Israël : Une top-model pose nue devant le Mur des Lamentations

Pour les besoins d’une exposition, le mannequin belge de 26 ans Marisa Papen a posé entièrement nue sur une terrasse donnant sur le Mur des Lamentations de Jérusalem occupée . L’image n’a pas manqué de susciter une vive polémique…

Marisa Papen, 26 ans, se prélasse au soleil sur une chaise en plastique rompue par son poids, qui semble faire office de transat. Nue, les mains derrière la nuque, elle goûte un soleil de plomb dans un paysage blanc de chaleur estivale. Une scène qui pourrait en fin de compte paraître assez anodine à l’heure des selfies et de la banalisation de la photographie de nu, si elle n’avait lieu devant un site religieux de première importance pour les juifs : le Mur des Lamentations de Jérusalem.

Diffusée sur le site internet du top-model belge avec un texte intitulé «Mur de la honte», la photographie fait aussi partie d’une exposition dans la commune belge de Knokke, station balnéaire et haut-lieu de la jet set belge.

Incident grave

Apparemment peu convaincus par le droit au blasphème, des rabbins et des responsables chargés de l’administration du Mur se sont émus de l’image diffusée sur les réseaux sociaux. D’autant que la vénération de l’édifice lithique sacré est soumise à une stricte séparation des sexes.

«C’est un incident embarrassant, grave et déplorable, qui offense le caractère sacré du site, ainsi que les susceptibilités de ceux qui visitent les lieux saints», a ainsi déploré le rabbin Shmuel Rabinovich, cité par la BBC le 28 juin. La Fondation pour l’héritage du mur occidental a de son côté évoqué un «incident grave», reconnaissant toutefois que la photo avait été prise sur une terrasse privée.

Dieu a créé nos corps (oui, et ça inclut les seins et les parties intimes)

Réagissant à ces fulminations, l’intéressée a fait part de son étonnement sur Facebook le 28 juin. «Je suis perplexe quant au fait que des gens qui croient qu’un Dieu a créé nos corps (oui, et ça inclut les seins et les parties intimes) pourraient penser que [montrer] la peau est offensant», a-t-elle écrit dans une publication sur les réseaux sociaux.

« Premièrement, ‘ne jugez pas un livre à sa couverture’,… Cela implique que la honte que toi, cher lecteur, va (peut-être) m’infliger, parce que j’ai fait quelque chose d’aussi irrespectueux, je devrais brûler en enfer », a écrit Papen sur un article de son blog avec une photo du mur Occidental et d’autres de son séjour en Israël.

« Je pense que ma boîte de réception va se remplir de menaces et de colères – à tous ceux qui vont taper leur fureur, économisez votre énergie, je ne les ouvrirais même pas. »

« Je savais que je voulais repousser les limites de la religion et de la politique encore plus loin », a-t-elle continué après un incident datant de septembre 2017, lorsqu’elle a passé une nuit dans une prison égyptienne pour avoir posé nue lors d’une séance photo sur le site archéologique de Luxor.

« Faire tomber les murs qui ont été érigés pour garder nos âmes errantes sous contrôle », a-t-elle poursuivi. « En d’autres termes, montrer ma religion personnelle dans un monde où la liberté est devenue un luxe. »

Le mannequin belge de 26 ans, qui, sur d’autres clichés, apparaît dans une position particulièrement suggestive avec un drapeau israélien, s’est d’ailleurs attiré des commentaires haineux sur son site.

Vendredi 29 juin, Marisa Papen a toutefois remercié ses followers pour leur soutien avec une autre photo, réalisée encore en Israël. Mais cette fois dans la mer Morte.