Les iraniennes pourront se dévoiler et sortir « cheveux au vent » à Téhéran

La police de Téhéran se montrera désormais plus indulgente à l’égard de ceux qui contreviennent aux lois islamiques, notamment des femmes qui ne portent pas de vêtements longs et ne se couvrent pas les cheveux. Mais ces changements ne concerneront que la capitale iranienne.

Les autorités de Téhéran affirment que la police ne procédera plus à l’arrestation de femmes qui violent le code vestimentaire imposé depuis la révolution islamique iranienne de 1979.

Le quotidien réformiste Sharq a révélé, jeudi 28 décembre, que le chef de police de Téhéran Hossein Rahimi a déclaré que «celles qui ne suivent pas les règles vestimentaires islamiques ne seront plus conduites dans des centres de détention et des accusations ne seront plus déposées à leur endroit».

«En accord avec la décision du commandant des forces de police, ceux qui ne respectent pas le code vestimentaire islamique ne seront plus placés dans les centres de détention et leur infraction ne sera pas inscrite à leur casier judiciaire», a déclaré M.Rahimi cité par le journal Sharq.

Cette annonce marque un assouplissement des normes islamiques rigoureuses imposées en Iran il y a 38 ans.
Toutefois, il reste beaucoup de partisans de la ligne dure au sein des forces de l’ordre iraniennes, ce qui compliquera la mise en application de cette décision.

D’après l’agence semi-officielle iranienne Tasnim, les poursuites judiciaires seront remplacées par des cours spéciaux donnés par la police. Les délinquantes à répétition risquent toutefois d’être poursuivies en justice.

En plus, le code vestimentaire strict sera maintenu hors de la capitale iranienne.

Le port du voile est obligatoire en Iran pour les femmes, qu’elles soient iraniennes ou étrangères, et quelle que soit leur confession, depuis la révolution islamique de 1979. Mais, ces dernières années, on a assisté à un relâchement de la tenue vestimentaire des femmes.

Dans les rues de la capitale et des grandes villes de province, on peut voir des femmes au volant ayant laissé tomber leur foulard sur les épaules. On peut également croiser des passantes portant des vestes ou des manteaux très courts et moulant avec des petits foulards qui laissent dépasser largement leur chevelure.

Les jeunes Iraniennes tentent depuis de nombreuses années de repousser les règles vestimentaires qui leur sont imposées, en laissant quelques mèches de cheveux dépasser de leur hijab ou en portant du vernis à ongle, ce qui soulève l’ire des Iraniens conservateurs.

La police de la moralité iranienne — semblable à la police religieuse de l’Arabie saoudite — interpelle les contrevenantes et les escorte vers une voiture de police. Leurs familles sont ensuite obligées d’apporter des «vêtements décents» aux détenues. Les contrevenantes doivent alors signer un formulaire promettant de ne plus commettre cette infraction.
Les hommes peuvent aussi être arrêtés par la police s’ils sont vus en short ou torse nu.

En 2016, la police de Téhéran avait annoncé son intention d’affecter 7.000 hommes et femmes à une nouvelle division de policiers en civil qui auraient pour mission de surveiller la moralité publique et faire respecter le code vestimentaire.

Avec agences

Illustration : archives