L’armée israélienne largue des tracts sommant les habitants d’évacuer les quartiers est de Rafah

L’armée a inclus dans les tracts une carte de la zone d’Al-Mawasi et de ses frontières, ainsi que des zones devant être évacuées des zones à l’est de Rafah, selon le correspondant de l’agence turque Anadolu

L’aviation israélienne a largué des tracts dans l’espace aérien de la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, ce lundi, appelant les habitants des zones orientales de la ville à évacuer et à se rendre dans la zone d’Al-Mawasi, à l’ouest de la bande de Gaza.

Dans des tracts tombés sur les quartiers est de Rafah, l’armée israélienne a affirmé avoir “élargi la zone humanitaire dans la région d’Al-Mawasi vers l’ouest“.

L’armée a joint aux tracts une carte de la zone et de ses frontières, ainsi que des zones devant être évacuées, situées à l’est de Rafah.

La même source a affirmé que “les services humanitaires élargis se poursuivront dans la région d’Al-Mawasi“.

La zone d’Al-Mawasi est située à l’ouest de la bande de Gaza et ses frontières s’étendent de Deir al-Balah (centre) jusqu’à l’extrême sud de Rafah (sud). Des centaines de milliers de déplacés palestiniens y ont trouvé refuge ces derniers mois. La région ne dispose d’aucune infrastructure vitale et ne peut accueillir davantage de déplacés, selon des sources locales palestiniennes.

Les tracts indiquaient également que “L’armée israélienne continuera à lutter contre les organisations terroristes“.

L’armée israélienne a mis aussi en garde dans ses tracts contre le retour vers la ville de Gaza ou dans les zones situées au nord de l’enclave palestinienne. “Approcher la barrière de sécurité est et sud (frontière avec l’Égypte)“, seraient pareillement interdits.

Plus tôt dans la journée du lundi, l’armée israélienne a déclaré, par voie de communiqué, avoir appelé “les civils à évacuer temporairement les quartiers est de la région de Rafah“ et à se rendre dans la région d’Al-Mawasi.

« Ce processus sera mené progressivement sur la base de l’évaluation continue de la situation », a ajouté la même source.

L’armée israélienne a publié sur ses réseaux sociaux des cartes montrant les itinéraires d’évacuation, indiquant qu’elle « continuera à œuvrer pour atteindre les objectifs de la guerre, avec notamment le démantèlement du Hamas et le retour de toutes les personnes kidnappées ».

Une nouvelle page de la tragédie de Gaza

« L’attaque israélienne contre Rafah est une nouvelle page de la tragédie de Gaza » : C’est ce qu’a déclaré le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.

Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a averti que l’éventuelle attaque terrestre israélienne contre Rafah ouvrirait une nouvelle page dans la tragédie vécue par les Palestiniens dans la bande de Gaza.

Dans un communiqué rendu public lundi sur « X », Lazzarini a indiqué qu’une éventuelle attaque terrestre contre Rafah rendrait difficile le fait d’arrêter la propagation de la famine dans la région.

Il a souligné que l’UNRWA resterait à Rafah autant que possible et qu’elle continuerait à fournir l’assistance nécessaire.

Lundi matin, l’armée israélienne a exigé l’évacuation de certains quartiers de l’est de Rafah, où s’étaient réfugiés des Palestiniens déplacés.

Les avertissements palestiniens et internationaux se multiplient quant à une éventuelle augmentation significative du nombre des victimes, au cas où Israël mettrait à exécution sa menace d’invasion militaire de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Il y a environ 1,4 million de personnes déplacées à Rafah, près de la frontière avec l’Égypte, et Israël prétend que c’est « le dernier bastion du mouvement Hamas ».

Israël continue la guerre malgré l’adoption d’une résolution de cessez-le-feu immédiate par le Conseil de sécurité de l’ONU et malgré sa comparution devant la Cour internationale de Justice pour avoir commis un « génocide ».

La guerre israélienne qui se poursuit toujours dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 a fait plus de 112 000 morts et blessés, dont la plupart sont des femmes et des enfants, et approximativement 10 000 disparus dans un contexte de famine et d’épidémies.

Israël poursuit cette guerre en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant l’arrêt immédiat des combats et de l’ordonnance de la Cour internationale de Justice indiquant des mesures conservatoires pour prévenir un génocide et améliorer la situation humanitaire à Gaza.