Un porte-avion américain contaminé par le coronavirus

Un véritable cri de détresse. Alors que le coronavirus s’est propagé sur l’USS Theodore Roosevelt, un porte-avions de la marine américaine avec plus de 100 marins testés positifs à bord, le commandant a tout simplement craqué et demandé l’évacuation immédiate de son équipage.

Le gouvernement américain a mis du temps à autoriser l’évacuation de soldats qui se trouvent à bord d’un porte-avion américain alors que plusieurs centaines d’entre eux avaient été testés positifs au Covid-19.

Ce porte-avions immobilisé sur l’île de Guam, au large des Philippines, est le symbole d’une épidémie qui touche toutes les strates de la société américaine, y compris son armée. Sur les 4 800 membres d’équipage du porte-avions USS Theodore-Roosevelt, près d’une centaine a été testé positive au Covid-19. Le capitaine du navire, le commandant Brett Crozier, a adressé une lettre à son état-major en forme d’appel à l’aide. «Nous ne sommes pas en guerre. Les marins n’ont pas à mourir. Si nous n’agissons pas maintenant, nous échouons dans notre tâche de prendre soin comme il se doit de nos plus précieux atouts – nos marins.», a martelé le capitaine de vaisseau Brett Crozier dans une lettre de quatre pages adressée au commandement de l’US Navy et publiée par le San Francisco Chronicle.

«La propagation de la maladie se poursuit et s’accélère»

Après un amarrage au début du mois de mars à Da Nang, au Vietnam, trois marins du Theodore Roosevelt avaient contracté le coronavirus. Quelques jours plus tard, le virus s’était largement propagé au sein de l’équipage de 4.000 membres, avec une centaine de marins infectés

Une situation inacceptable pour le commandant, alors qu’il est particulièrement difficile d’isoler les marins contaminés, les espaces au sein du port-avions étant très étroits.

S’il mesure le caractère exceptionnel de sa demande, le commandant Crozier a indiqué que la mesure de mettre en quarantaine les personnes infectées pendant deux semaines était absolument nécessaire.

Brett Crozier a souligné dans sa lettre l’urgence de la situation et demandé que des actions soient prises rapidement, pour éviter «un dénouement tragique». Un responsable de l’US Navy qui a souhaité garder l’anonymat a confirmé que «la direction de la Navy va prendre toutes les mesures pour assurer la santé et la sécurité de l’équipage de l’USS Theodore Roosevelt et cherche des solutions pour répondre aux inquiétudes de son commandant».

Vaisseau stratégique

À l’heure actuelle, seul un quart de l’équipage a été débarqué. En cause, officiellement, le manque de lits sur l’île. Les familles des marins sont inquiètes. Des voix s’élèvent pour critiquer une décision qui pourrait être plus stratégique que sanitaire. L’USS Theodore-Roosevelt est le deuxième porte-avions américain à être touché par le coronavirus dans le Pacifique, avec l’USS Ronald-Reagan. Si ces deux bâtiments sont démobilisés, les Etats-Unis se retrouveraient alors sans aucune force de frappe dans cette zone.