Damas rejette toutes conditions imposées au Comité constitutionnel

La Syrie n’acceptera pas que qui que ce soit pose des préalables à la commission travaillant sur l’élaboration d’une nouvelle constitution pour le pays, a souligné ce samedi à l’Onu le chef de la diplomatie syrienne.

Intervenant ce samedi 29 septembre lors de la 73ème Assemblée générale de l’Onu, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Al-Mouallem, a souligné que Damas était opposé à ce qu’une quelconque condition soit imposée au comité constitutionnel chargé de doter la Syrie d’une nouvelle constitution.

«Il ne faut y avoir aucune condition préalable pour le comité. Le comité doit être indépendant car la constitution est une question syrienne et qui doit être réglée par les Syriens eux-mêmes», a pointé le ministre.

Et de poursuivre que la Syrie rejettera toute proposition prévoyant une ingérence dans ses affaires internes ou susceptibles de mener à de telles conséquences.

«Nous sommes prêts à mener un travail actif avec nos amis, mais aux conditions que je viens d’énoncer», a ajouté le ministre.

Quittez notre pays

«Les gouvernements de certains pays nous ont nié le droit, qui nous est conféré par le droit international et notre devoir national, de combattre contre le terrorisme, de protéger notre population sur notre terre et dans nos frontières», a argué le chef de la diplomatie syrienne. «Dans le même temps, ces gouvernements ont constitué une coalition internationale illégitime menée par les Etats-Unis sous prétexte de combattre le terrorisme en Syrie. Cette soi-disant coalition internationale a tout fait sauf combattre le terrorisme», a asséné le chef de la diplomatie syrienne.

«Agression tripartite gratuite contre la Syrie»

Revenant sur les frappes aériennes menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni le 14 avril dernier, le ministre syrien a dénoncé des «accusations montées de toute pièce» qui auraient servi, selon lui, à légitimer cette «agression tripartite gratuite contre la Syrie».

Il a rappelé que le gouvernement syrien condamnait et rejetait «l’emploi d’armes chimiques en toute circonstance, où que ce soit, quand que ce soit et quelles qu’en soient les cibles», ajoutant que «la Syrie [avait] totalement éliminé son programme chimique et s'[était]acquittée de tous ses engagements en tant que membre de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)».

Devant la 73e Assemblée générale des Nations unies, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem a vigoureusement fustigé la coalition internationale, menée par les Etats-Unis, «opérant sur le territoire syrien, sans la demande explicite du gouvernement syrien». Les qualifiant de «forces d’occupation», il a appelé les forces américaines, françaises et turques à «se retirer immédiatement et sans condition préalable» du territoire syrien.

Pour rappel, le small group sur la Syrie, réunissant notamment les États-Unis, le Royaume-Uni , l’Arabie Saoudite et la France, avait appelé jeudi l’envoyé spécial de l’Onu, Staffan de Mistura, à organiser au plus vite la première réunion d’un comité chargé de rédiger une Constitution afin de pouvoir organiser des élections dans le pays. M. Mistura a été invité à présenter le 31 octobre «au plus tard» les progrès qu’il aura accomplis. Moscou s’est opposé à ces dates butoirs artificielles dans ce processus.

La mise en place d’une nouvelle constitution syrienne fait partie des décisions prises à Genève sous l’égide de l’Onu dans le but de régler le conflit que la Syrie traverse depuis bientôt 8 ans.

Sources : SANA et Sputnik