Trump menace de «dévaster économiquement» la Turquie si elle s’en prend aux Kurdes en Syrie

Donald Trump a fait savoir via son compte Twitter que son pays détruirait économiquement la Turquie si Ankara ne désarmait pas face aux milices kurdes après le retrait américain. En retour, Ankara a affirmé qu’elle continuerait le combat.

Le président américain Donald Trump a menacé le 14 janvier la Turquie d’une catastrophe économique, en cas d’attaque contre les Kurdes après le prochain retrait des troupes américaines de Syrie, tout en appelant les Kurdes à ne pas «provoquer» Ankara.

« Nous dévasterons économiquement la Turquie si elle s’en prend aux Kurdes« 

Les Etats-Unis vont «dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes», a tweeté le locataire de la Maison Blanche, qui appelle également à la création d’une «zone de sécurité» de 30 kilomètres, sans plus de précisions sur sa localisation ou sur son financement : «Nous entamons le retrait longtemps attendu de Syrie en frappant durement le petit califat territorial restant de l’EI, depuis plusieurs directions. Nous attaquerons de nouveau à partir d’une base existante s’il se reformait. Nous dévasterons économiquement la Turquie si elle s’en prend aux Kurdes.»

« Starting the long overdue pullout from Syria while hitting the little remaining ISIS territorial caliphate hard, and from many directions. Will attack again from existing nearby base if it reforms. Will devastate Turkey economically if they hit Kurds. Create 20 mile safe zone…. » Donald Trump

Stop aux Guerres sans fin 

Dans le même temps, Washington demande aux Kurdes de «ne pas provoquer la Turquie» : «De même, nous ne voulons pas que les Kurdes provoquent la Turquie. La Russie, l’Iran et la Syrie ont été les plus grands bénéficiaires de la politique américaine de long terme de destruction du groupe Etat islamique en Syrie – des ennemis naturels. Nous en bénéficions aussi mais il est temps maintenant de faire rentrer nos troupes à la maison. Stop aux guerres sans fin »

« Likewise, do not want the Kurds to provoke Turkey. Russia, Iran and Syria have been the biggest beneficiaries of the long term U.S. policy of destroying ISIS in Syria – natural enemies. We also benefit but it is now time to bring our troops back home. Stop the ENDLESS WARS! » Donald Trump

Ces déclarations interviennent alors que le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo effectue une tournée au Moyen-Orient. Une visite destinée à rassurer ses alliés alors que la tension est montée entre les Etats-Unis et la Turquie au sujet du sort des milices kurdes de Syrie, soutenues par les Etats-Unis.

Mike Pompeo a cherché à rassurer les alliés kurdes, assurant pouvoir garantir leur protection malgré le retrait, annoncé par Donald Trump en décembre, des soldats américains déployés en Syrie.

La principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), est en effet menacée par une possible offensive de la Turquie, pays voisin de la Syrie. Ankara qualifie les YPG de «terroristes» leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984. Et elle ne cache pas son intention de lancer une offensive contre eux pour éviter la formation, à ses portes, d’un embryon d’Etat kurde susceptible de raviver le séparatisme des Kurdes de Turquie.

Depuis, les YPG ont «invité» le gouvernement syrien à revenir dans les régions d’où les troupes des Etats-Unis se sont retirées, et en particulier aux abords de Manbij. Partant, l’armée syrienne a été déployée dans la ville.