Coronavirus aux USA : Le pire est à venir prévient Donald Trump

Alors que les Etats-Unis  s’approchent de la barre des 10.000 morts, le principal collaborateur de Donald Trump sur les questions de santé a affirmé que cette semaine allait être la plus difficile et la plus triste dans la vie de la plupart des Américains.

«La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11 septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays», a prévenu l’administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams.

Le port généralisé du masque est désormais recommandé aux Etats-Unis, où l’épidémie de coronavirus progresse rapidement : plus de 300 000 cas de contamination et environ dix mille  morts selon un dernier bilan (Johns Hopkins University)..

Deux semaines « très difficiles »

A la Maison Blanche, Donald Trump a prévenu les Américains : les deux prochaines semaines seront très difficiles. « Il y aura beaucoup de morts, malheureusement, mais beaucoup moins de morts que si nous n’avions rien fait. Mais il y aura des morts. »

En première ligne dans cette bataille, médecins et infirmiers reçoivent de nombreux messages de soutien comme dans cet hôpital de la Nouvelle-Orléans, submergé de malades du Covid-19. La ville de Louisiane pourrait ne plus avoir de respirateurs disponibles d’ici la semaine prochaine, ont averti les autorités. 

*******

New York, épicentre de l’épidémie

La ville de New York est frappée de plein fouet avec plus de 3 500 décès. Les autorités locales multiplient les efforts pour faire face à l’afflux de malades. Un hôpital de campagne a ainsi a été ouvert dans un centre de conférences de Manhattan. Par ailleurs 1 000 respirateurs sont arrivés en provenance de Chine et 140 autres de l’Etat de l’Oregon, a indiqué le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, lors d’un point presse. Le maire de la ville, Bill de Blasio, a lui appelé tous les personnels soignants à rejoindre la bataille contre le Covid-19.

L’État de New York, épicentre de l’épidémie de nouveau coronavirus aux États-Unis, a enregistré 594 nouveaux décès en 24 heures portant le total des victimes à 4159, a déclaré dimanche son gouverneur Andrew Cuomo.

Le bilan sur un jour est en légère baisse, comparé aux 630 nouveaux décès recensés la veille, le pire jamais enregistré dans l’État. Mais «il est encore trop tôt» pour en tirer des conclusions, a souligné le gouverneur démocrate lors d’une conférence de presse.

De même, les chiffres sur les nouvelles hospitalisations, les admissions dans les services de réanimation ou sur les personnes intubées sont en léger recul, mais il faudra «deux, trois jours» pour dessiner une tendance, a-t-il insisté.

L’État de New York est peut-être «très proche du pic» des contaminations ou bien «ce pic est peut-être un plateau et nous sommes dessus», a ajouté M. Cuomo avec prudence.

En attendant, le système de santé de l’État est «en situation de stress» faute «d’équipements et de professionnels» en nombre suffisant, a-t-il martelé.

Le président Donald Trump a annoncé samedi l’envoi d’un millier de médecins et infirmiers militaires à New York pour l’aider à faire face à l’afflux de patients.

Les 325 premiers, attendus dès dimanche, seront affectés aux hôpitaux publics de la ville de New York, où la situation est la plus tendue, a précisé M. Cuomo.

New York désertée et anxieuse 

L’État de New York concentre plus du tiers des 312 481 cas de Covid-19 recensés aux États-Unis et près de 10.000 personnes qui ont succombé au nouveau coronavirus dans le pays.

17 h 15, quelque part sous la rivière Hudson, entre le New Jersey et New York. Au milieu du Lincoln tunnel, un oeil sur l’odomètre. La vitesse de la voiture semble anormalement élevée pour ce qui devrait être l’heure de pointe new-yorkaise. Et pourtant, aucun bouchon de circulation. En fait, il n’y a presqu’aucune autre voiture sur les voies.

Ce sentiment de vide se transpose presque immédiatement dans les rues de l’île de Manhattan, désertée par un grand nombre de ses légendaires taxis jaunes.

À 20 h, se stationner s’avère être un jeu d’enfant devant l’un des nombreux théâtres de Broadway. En temps normal, des représentations devraient commencer à cette heure, mais pas aujourd’hui.

À quelques mètres, deux policiers circulent à cheval, seuls, sur l’avenue Broadway. Times Square est toujours illuminé, mais presque personne, sauf une poignée de curieux, n’en profite.

« Je n’ai jamais vu ça », lance Elijah, un New-Yorkais. « Je n’aime pas ça », ajoute sa copine Khavija.

Derrière nous, de nombreux panneaux lumineux rappellent les raisons de ce vide irréel. Des messages appellent à surveiller les symptômes de la COVID-19. D’autres soulignent le travail des héros qui, chaque jour, se rendent dans les hôpitaux de la région.

À New York, des dizaines de milliers de personnes ont été infectées. Chaque jour depuis une semaine, on déplore des centaines de morts. Pour tenter de freiner la propagation du virus, les autorités ont demandé aux entreprises non-essentielles de fermer leurs portes.

Dans les commerces toujours ouverts, on a installé des affiches, des distributeurs de désinfectant et parfois même des panneaux de plastique pour éviter les contacts avec la clientèle. Les parcs ont également été fermés et on demande aux New-Yorkais de rester chez eux autant que possible.

Valérie, installée dans Midtown depuis six ans, fait exception à son confinement pour nous rencontrer à l’extérieur, le temps d’une entrevue.

L’augmentation fulgurante des confirmations de cas de contamination et des décès à l’échelle de la ville l’inquiète.

« C’est absolument catastrophique et ça fait peur. On se dit il ne faut surtout pas tomber malade, parce que sinon, on a de grandes chances de ne pas être soigné. » Valérie, résidente de New York

Dans l’angoisse, il y a aussi la solidarité. Tout juste l’entrevue terminée, des sons émergent de partout. Chaque soir, les résidents de la 52e rue, comme ceux de nombreux quartiers à travers la ville se rendent sur leur balcon et applaudissent. Un remerciement sincère aux médecins, infirmiers, ambulanciers et autres professionnels de la santé, qui s’exposent chaque jour au virus.

Un système de santé débordé

Dans les rues de New York, le concert de klaxons, paysage sonore incontournable dans la ville, a laissé place au son inquiétant des sirènes d’ambulance.

Jamais les services d’urgence n’ont été aussi submergés d’appels que ces derniers jours, selon le service d’incendie de la ville. Pas même lors du 11 septembre 2001.

L’épidémie fait déborder des hôpitaux, comme le Mount Sinai, au nord de l’île de Manhattan. Tellement que de l’autre côté de la 5e avenue, en plein Central Park, des tentes blanches ont été érigées en guise hôpital de campagne pour y accueillir des dizaines de patients.

À 25 kilomètres au sud, paysage similaire. Des tentes ont également été installées derrière le SUNY Medical Center, où on s’attend à des débordements.
Dans cet établissement de Brooklyn, les urgences sont déjà à 175 % de leur capacité, admet le docteur Julien Cavanagh.

Derrière le masque jaune, outil devenu incontournable pour se protéger du coronavirus, on sent la fatigue d’un professionnel de la santé qui ne compte plus ses heures de travail.

Avec agences