Syrie : Washington entend laisser un «groupe de maintien de la paix» de 200 soldats

Quelque 200 soldats américains resteront finalement en Syrie après le retrait des troupes, a annoncé la Maison Blanche jeudi 21 février . Deux mille militaires américains opèrent actuellement dans le pays.

Alors que les Kurdes menacent de s’entendre avec Damas, les Etats-Unis ont indiqué qu’ils maintiendraient finalement environ 200 soldats en Syrie, quelques semaines après l’annonce par Donald Trump du retrait des troupes américaines.

La porte parole de la Maison Blanche Sarah Sanders a fait savoir dans une courte déclaration le 21 février que Washington comptait laisser des troupes sur le sol syrien. «Un petit groupe de maintien de la paix d’environ 200 soldats restera en Syrie pour un certain temps», a-t-elle simplement déclaré, sans donner plus de précisions.

Cette déclaration a eu lieu après un échange téléphonique entre le président américain Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, alors que Washington et Ankara s’opposent sur la question des Kurdes en Syrie.

Depuis l’annonce, en décembre, du départ des soldats américains déployés dans les zones sous contrôle kurde, dans le nord-est de la Syrie, Ankara multiplie les menaces d’intervention. Donald Trump, qui a assuré vouloir garantir la protection de ses alliés malgré le retrait de ses troupes, a de son côté menacé via son compte Twitter de détruire économiquement la Turquie, si Ankara ne désarmait pas face aux milices kurdes.

Appuyant une requête des Kurdes, Washington a demandé le 16 février à ses alliés au sein de la coalition internationale de constituer une «force d’observateurs» dans le nord-est syrien. Mais cette proposition a toutefois rencontrée une fin de non-recevoir de la part des membres de la coalition, dont Paris et Berlin, très critiques de la stratégie américaine depuis l’annonce de son retrait du pays.

Craignant d’être lâchés par les Européens et les Américains une fois la guerre terminée, les Kurdes syriens ont eux menacé le 18 février de s’accorder avec Damas pour résister face à la Turquie.

Décision critiquée

Les pays européens ont ouvertement critiqué cette décision américaine prise sans concertation préalable. La semaine dernière, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que cela risquait de renforcer l’influence en Syrie de la Russie et de l’Iran, l’ennemi juré de Washington.

Les USA ont demandé toutefois à leurs alliés au sein de la coalition internationale anti-Daech de constituer une « force d’observateurs » dans le Nord-Est syrien pour garantir la sécurité des alliés kurdes syriens, menacés par Ankara. Mais la proposition américaine a été balayée par les membres de la coalition, dont Paris et Berlin.