Pékin augmente les tarifs sur des produits américains importés à partir du 1er juin

La Chine a imposé samedi 1er juin de nouvelles surtaxes douanières sur plus de 5000 produits américains, en riposte à une mesure similaire prise par les Etats-Unis début mai.

À partir du 1er juin, 5410 produits américains seront taxés à hauteur de 10%, 20%, voire 25% sur un ensemble de marchandises américaines. Cette nouvelle salve de Pékin cible notamment les cosmétiques, les articles de cuisine ou de sport, mais aussi les pianos, les préservatifs ou encore les jouets, qui seront taxés à hauteur de 25%.

Une mesure à 60 milliards de dollars

La mesure, qui vise 60 milliards de dollars d’importations annuelles, est une réponse aux droits de douane supplémentaires sur des produits chinois, annoncés début mai par le président américain Donald Trump. Le montant des biens échangés entre les deux pays s’élève à 360 milliards de dollars.

Elle intervient en pleine escalade du conflit entre la première et la deuxième puissance économique mondiale depuis plus d’un an. Après l’échec de pourparlers à Washington début mai, le président américain a ordonné de surtaxer à hauteur de 25% une large palette de biens chinois, équivalant à 200 milliards de dollars d’importations annuelles. Et une procédure est en cours pour imposer des droits de douane supplémentaires à la totalité des produits chinois exportés vers les États-Unis.

Interdire certaines entreprises

Vendredi, Pékin a également dégainé une nouvelle arme, en annonçant la création de sa propre liste noire d’entreprises étrangères considérées comme « non fiables ». Une décision qui pourrait réduire ses exportations de terres rares, indispensables à de nombreuses industries de pointe aux États-Unis. L’arrêt des exportations vers les États-Unis pourrait donner à Pékin une carte supplémentaire dans les négociations commerciales car la Chine fournit aux Américains 80% de leurs terres rares.

Il s’agit en réalité d’une réponse terme à terme à la décision américaine de placer Huawei sur une liste d’entreprises suspectes, auxquelles les entités américaines ne peuvent vendre d’équipements technologiques. Pour les experts, cette liste noire chinoise vise les partenaires commerciaux de Huawei, américains mais pas seulement.

« De toute évidence, cela s’adresse principalement aux fournisseurs de Huawei, Intel, Qualcomm, ARM… et même probablement à des entreprises non américaines, donc européennes, sud-coréennes et japonaises » soucieuses de se conformer à la décision américaine, juge ainsi Andrew Polk, économiste chez Trivium Chine.

« Cela risque de mettre les entreprises dans une situation où elles seraient forcées de choisir entre les États-Unis et la Chine, ce qui pourrait se retourner contre elles ». Un point de vue qui fait écho à celui du quotidien chinois Global Times : pour lui, la nouvelle liste « aura un effet dissuasif en formant une barrière protectrice autour des entreprises chinoises ».

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Avec Xinhua et agences