Queue de ministres et Saignement de la CNRPS

Essoussi Kamel

Essoussi Kamel

Au-delà des conséquences néfastes sur la bonne marche des rouages de l’Etat de ces gouvernements qui se font et se défont à longueur d’années,  on a trop tendance à oublier sciemment ou inconsciemment que cette inflation de ministres se répercute négativement sur les retraites après leur départ.

Un ministre ou un secrétaire d’état au bout de deux ans d’activité dans cette fonction a déjà assuré une  pension de 35 % du salaire de ministre. Il arrive au plafond de  90 % du salaire de ministre à la vitesse de la lumière  lorsqu’il perdure pendant 7 ans et demi seulement dans son poste ministériel (40 longues années au point de rouiller comme un clou pour le commun des fonctionnaires si l’on veut atteindre ce plafond). Il a aussi 90 % du salaire de ministre même pour deux ans quand il a exercé une autre activité dans le cadre du cumul.  La jouissance effective se fait à partir de 50 ans.

Djebali a bien compris le filon. Il a carrément engagé 109 entre ministres et secrétaires d’Etats. Ainsi la Siham Badi par exemple  pourrait revendiquer pour ses 3 anas de ministre de la femme, si elle ne l’a déjà fait,  son droit à pension égal celle là à 45 % du salaire de ministre actuel. Son frère Azad lui a droit à 33 % des indemnités parlementaires. C’est dire si le départ tant souhaité de certains de ministres ou de députés qui ne brillaient pas dans leurs postes, ne signifiait nullement le soulagement du contribuable qui continue à les rémunérer. Faites donc la somme de tous les ministres depuis 2011. Vous comprendrez aisément pourquoi on ne parle plus de déséquilibre des caisses de sécurité sociale mais carrément d’un trou abyssal dans leurs finances.

Quand Bourguiba a institué ce régime spécial pour ses ministres – loi N° 893-31 du 17 mars 1983, fixant le régime de retraite des membres du gouvernement, il savait qu’ils étaient inamovibles, toujours les mêmes et peu nombreux. C’était pas assez méchant . Mais ya khouya avec cette constitution des Ben Toumia et Gassass où on change de gouvernement comme de culotte, faut regarder du côté des frais et des dommages collatéraux que ça engendre après leur départ. Au fait sait-il ce contribuable qu’il paie toujours de sa poche à ce Gassass et Ben Toumia, à chacun d’entre eux, 33 % des indemnités parlementaires de quelques 3 500 D ?

Bon mais chut ! Faut pas éventer cette affaire ni éveiller le bon peuple. Ces régimes spéciaux aux avantages exorbitants, ces lois scélérates de Bourguiba, on les occulte.  On ne les dénonce jamais. On en jouit.

Essoussi Kamel