Aucun citoyen digne de ce nom , doté de conscience et de discernement , ne peut défendre les ripoux . Juges , policiers et autres dépositaires de la puissance publique sont tous tenus à une exigence d’exemplarité . Que ce soit au niveau de leurs activités professionnelles ou encore dans leurs vies personnelles .Alors même qu’ils seraient actifs ou à la retraite , cette catégorie sociale qui incarne l’état , se doit d’être au-dessus de tout soupçon .
Qu’il s’agisse alors d’une ou de plusieurs brebis égarées , cela ne donne à personne le droit de jeter l’opprobre sur un corps de métier dans son intégralité . Partout il y’a et il y’aura des bons et des mauvais , des compétents et des nullards , des décideurs et des suiveurs , des innovateurs et des conformistes, des expérimentés et des novices . Il faut de tout pour faire un monde , dit un adage .
Seulement , la campagne menée ces derniers jours sur FB contre les juges a cela de dégoûtant , d’injuste et plus grave encore de subversif : Elle sape les fondamentaux de la coexistence pacifique dans notre société . Certains s’immiscent en effet dans ce qu’il y’a de plus sacré et de plus intime chez nos magistrat(e)s . Des scandales plutôt des rumeurs souvent infondées sont étalées par un site très répandu » Tunisie politique » de la façon la plus crasse et la plus perfide .
Certains y trouveraient de quoi pavoiser , ce côté voyeuriste chez certains les mène toujours vers une poubelle à fouiner , un linge sale à déballer ou une merde à remuer ; mais les sages savent d’avance que cette chasse aux sorcières nous met tous au bord de l’abîme .
Quand l’honneur de milliers de fonctionnaires est ainsi jeté en pâture à la vindicte populaire , l’on ne peut alors s’attendre qu’au pire , des réactions violentes qui iraient s’amplifier telle une boule de neige . La violence appelle la violence et le sang appelle le sang .
Tout notre système judiciaire est à réformer , cela va sans dire , c’est une évidence qui n’a plus à être démontrée . Nous ne le dirons pas assez , tout est à revoir dans notre justice de fond en comble .
Cela nous met une fois de plus face à un nouvel examen de conscience , face à un nouveau défi : Comment innover notre justice sans verser dans ce qui est devenu « des procès populaires » sur les réseaux sociaux ?
Il y va de notre paix civile et de la pérennité de la patrie .
Ben Ahmed Sobhi