La fausse impasse constitutionnelle

La solution du problème posé par la dissolution de l’arp, en dehors des conditions qui lui sont posées par la constitution, dont la démission d’un certain nombre de députés en option alternative, se trouve dans le cours normal des choses, en laissant simplement faire la justice, pas seulement pour sanctionner les crimes commis individuellement ou collectivement aux divers niveaux des responsabilités politiques et judiciaires dont on ne voit rien venir. Dans la première hypothèse, ainsi que l’a bien démontré Me. Abir Moussi, tout le processus de rénovation de l’Etat qui suivrait serait condamné à l’échec, faute de légalité. Dans la deuxième, parfaitement salutaire et indemne de toute tare juridique, il faudrait que les députés convaincus de la nécessité du changement démissionnent, mais alors, sans que cela ne leur soit demandé par le chef de l’Etat. Evidemment, ce dernier prendrait ombrage d’une démarche étrangère à sa volonté, initiée qui plus est du PDL. Impensable. Imaginons maintenant que les conséquences sur la validité des dernières élections soient tirées du rapport de la Cour des Comptes sur les financements extérieurs des partis politiques, que les députés condamnés ou poursuivis devant les tribunaux pour des délits de droit commun soient déchus de leur mandat ou privés de leur liberté, le nettoyage de l’arp par l’élimination en son sein du mouvement islamiste dit « ennahdha » et l’éloignement de ces derniers n’ouvrirait-il pas la voie la plus sereine et la plus rapide aux réformes attendues ? Toutes les questions que l’on pourrait se poser se ramènent finalement à une seule : pourquoi le mouvement dit « ennahdha » et ses dirigeants sont-ils intouchables, au point de constituer un obstacle que l’on ne peut que contourner ?

Abdessalem Larif