Dire qu’Ennahdha n’a rien à voir avec l’Islam politique, c’est comme si Hitler disait qu’il n’a rien à voir avec le nazisme

Texte d’une lettre que je viens d’adresser au président de la République française

Dire qu’« Ennahdha n’a rien à voir avec l’Islam politique », c’est comme si Adolf Hitler disait que le parti national-socialiste des travailleurs allemands, qu’il a fondé et dirigé, n’a rien à voir avec le nazisme.

Objet : À propos de la réponse d’Ennahdha à vos discours prononcés aux Mureaux et à la Sorbonne
Monsieur le Président,

Je vous prie de me permettre de prendre la liberté de vous reproduire ci-dessous un Addendum au poème * que je vous ai transmis le 19 octobre, en hommage à Samuel Paty, Addendum traitant de la réponse d’Ennahdha à vos discours prononcés aux Mureaux et à la Sorbonne, que j’ai intitulé «Blague de la semaine : Quand Ennahdha répond à Macron qu’ « elle n’a rien à voir avec l’Islam politique ! « » et que j’ai diffusé à grande échelle sur les réseaux sociaux et dans les milieux universitaires français et tunisien ( lire ci-bas ).
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de mon profond respect.

Salah HORCHANI, Professeur des universités

La blague de la semaine : Quand Ennahdha répond à Macron qu’ « elle n’a rien à voir avec l’Islam politique ! »

Ennahdha se sentant visée par les propos tenus par le président de la République française le 2 octobre 2020 aux Mureaux (Yvelines), dans son discours sur le thème de la lutte contre les séparatismes et de la crise profonde que vit l’Islam partout dans le monde [11], exprimant sa volonté de lutter contre l’islam politique, en considérant implicitement Ennahdha, sans la nommer, un de ses adeptes et en désignant explicitement la Tunisie actuelle comme exemple d’un «pays où l’islam est la religion majoritaire» et qui « vit une crise profonde » sous-jacente à « des projets justement religieux et politiques », la Tunisie, a-t-il dit, où « il y a 30 ans, la situation était radicalement différente dans l’application de cette religion, la manière de la vivre et les tensions que nous vivons dans notre société sont présentes dans celle-ci qui est sans doute l’une des plus éduquées, développées de la région », Ennahdha se sentant également visée par les propos qu’il a tenus près de trois semaines après, le 21 octobre à la Sorbonne, dans l’hommage national qu’il a rendu au professeur Samuel Paty, hommage qu’il a commencé par : «Ce soir je n’aurai pas de mots pour évoquer la lutte contre l’islamisme politique, radical, qui mène jusqu’au terrorisme. Les mots, je les ai eus. Le mal, je l’ai nommé. Les actions, nous les avons décidées, nous les avons durcies, nous les mènerons jusqu’au bout» [12], je disais donc, Ennahdha se sentant visée par ces propos, a répondu hier vendredi 6 novembre à Emmanuel Macron – soit plus de deux semaines après la date de ses dernières déclarations – par la voix d’Abdelkarim Harouni, président de son Conseil de la Choura – Majliss al-choura, l’instance décisionnelle d’Ennahdha qui est, à la fois, son parlement et son comité central – sur les ondes de Shems FM, qui a affirmé « Ennahdha n’a rien à voir avec l’Islam politique, dire le contraire, c’est porter atteinte à l’image du parti prétendant que nous sommes en train d’instrumentaliser la religion à des fins politiques » [13]. C’est comme si Adolf Hitler déclarait que le parti national-socialiste des travailleurs allemands, qu’il a fondé et dirigé, n’a rien à voir avec le nazisme.

Une preuve sans appel que Abdelkarim Harouni est un « big menteur », comme d’ailleurs beaucoup de dirigeants d’Ennahdha, est contenue dans les vers ci-dessous [14]. Rappelons dans ce contexte, à l’attention des non-initiés, que la culture du mensonge est institutionnalisée dans l’islamisme (= l’islam politique) par la grâce de la « Sainte Taqiya », appelée aussi le « Saint Ketman » [15] :

Ils n’attendent que leur victoire aux législatives : leur programme est fin prêt
Dans les écrits et les déclarations de leur gourou, il est développé [13]
Il ne s’agit pas du programme-leurre annoncé lors de leur dernier congrès
Celui-là est réservé pour la galerie, les naïfs et les étrangers
Où ils affirment, à qui veut l’entendre, que leur parti, de projet, a changé
Jusqu’à demander aux médias, de l’adjectif «islamiste», de le débarrasser
Qui n’a plus lieu d’être, et, par l’adjectif «démocrate-musulman», de le remplacer
En se faisant comparer aux «démocrates-chrétiens», ceux de la CDU, en particulier
Alors que, le référentiel islamique «comme ciment pour la société », il a conservé
De l’abolition de la peine de mort, de la dépénalisation de l’homosexualité
De l’égalité femme-homme devant l’héritage, il ne veut toujours pas entendre parler [14]
« Nous, dans Ennahdha, nous considérons que toute la vie, dans l’islam, est englobée»
C’est Harouni, président actuel du conseil de la choura, qui a ainsi parlé
«Une loi conforme à la Sharia sera adoptée, sinon, elle sera refusée»
Dixit Labidi, députée, vice-présidente de la Constituante Assemblée
La «Taqiya» et le «Tamkine» [15] demeurent, de leur stratégie, les deux principaux piliers
Cette contradiction flagrante des faits en constitue des éléments de preuve avérés
Tout cela, dans mon article [14], sans appel et sans conteste, est prouvé