Le Maroc lance son premier satellite espion. Ses voisins tremblent

satellite marocainLe lancement par le Maroc d’un satellite espion fait trembler ses voisins espagnols et algériens. Il y a quatre ans, le Maroc avait conclu avec la France un contrat d’achat de deux satellites d’observation à usages civil et militaire pour la coquette somme de 500 millions d’euros. Le premier de ces deux satellites sera lancé le 8 novembre 2017 depuis Kourou en Guyane.

Un beau bébé d’une tonne, capable d’observer une bande de terre large de 800kms de large en haute résolution, c’est à dire à 70cm près.

La nouvelle de ce lancement a fait trembler l’Espagne et l’Algérie. Les autorités espagnoles s’inquiètent de l’usage que veut en faire le Maroc. Considérant le Maroc comme un pays ami, elles voient néanmoins d’un mauvais œil qu’il soit à même de passer au peigne fin la surface de n’importe quel pays de la planète.

L’Algérie, pour sa part, est très inquiète de cet avantage stratégique que vient d’acquérir le Maroc qui met à nu toutes les installations militaires et les centres de stocks d’armes du pays. Les manoeuvres militaires du Polisario sont elles aussi surveillées de très près.

Le contrat a été conclu en 2013 avec la France de François Hollande, dans le plus grand secret. Il a coûté au royaume chérifien la bagatelle de 500 millions d’euros et sera placé en orbite à 695km d’altitude. Bref, un véritable bijou de technologie.

Il sera piloté directement depuis le Maroc, depuis une salle d’opérations spatiales installée non loin de l’aéroport de la capitale Rabat. Mais surtout, le Maroc devient ainsi le troisième pays africain à disposer d’un satellite espion, après l’Egypte et l’Afrique du Sud.

Que vont observer les Marocains ? Eh bien, c’est là le problème : le Maroc a deux ennemis et un ami trop pressant. Ses deux ennemis sont l’Algérie et les Sahraouis. Avec ce satellite, ils pourront tout savoir des positions de l’armée algérienne et de celles des insurgés sahraouis au Sahara occidental.

Cette perspective rend fou l’Algérie qui, jusqu’à présent, disposait d’un avantage numérique sur le terrain. Quant à l’ami trop pressant, il s’agit de l’Espagne : et là aussi, les Espagnols ne sont pas du tout, mais alors pas du tout rassurés.

L’Espagne est le seul pays européen à encore disposer de territoires en Afrique, en l’occurrence au Maroc : les enclaves de Ceuta et Melilla, deux villes garnison au nord du Maroc. Mais aussi d’un chapelet d’îles et de pignons rocheux collés à la rive marocaine.

Et l’Espagne de son côté, n’a pas ces moyens d’observations. Elle a bien des parts dans les satellites espions français Helios, mais pas plus de 2,5%. Autrement dit, elle peut utiliser 2,5% du temps spatial de ce satellite. Or quand ils en ont eu besoin, la France a fait la fine bouche.

C’était en 2002, a propos d’un îlot espagnol appelé Perejil occupé quelques jours par le Maroc. Impossible d’avoir des images satellites pour « raisons techniques » ont répondu les Français. Alors que le Maroc, lui, aura son satellite 100% du temps.

Les Espagnols sont verts de rage. Avant de pouvoir disposer des mêmes avantages, l’armée espagnole devra attendre plusieurs années. Pendant ce temps, l’ami et l’allié marocain pourra les espionner, grâce à la France, en toute liberté.

Côté civil, ces satellites auront pour missions d’obtenir les tracés extrêmement précis des routes, autoroutes et voies ferrées. Ils serviront indirectement à la protection des côtes marocaines des pilleurs de sable. Côté militaire, ils pourront localiser avec une précision infinie les centres d’armement. Ils pourront surveiller les mouvements de troupes et le déplacement des équipements militaires.

Ces satellites seront commandés depuis le Maroc, à partir d’ une salle d’opérations spatiales installée à l’est de l’aéroport de Rabat dépendant du Centre royal de télédétection spatiale (CRTS). Et c’est le Général Hosni Benslimane qui sera à la tête de ce centre.