Il est temps de demander le bilan de ces « chercheurs » à la tête de l’INP

L’Histoire des Institutions est intimement liée aux conditions politico-économiques mais également culturelle, dans le sens le plus large du terme, et bien sûr de son personnel toutes catégories confondues et de la manière d’opérer , de travailler et de collaborer.

Il est très important d’écrire l’histoire des institutions nationales afin de mieux comprendre l’impact de leurs missions, cela viendra est chacun a son point de vue la dessus.

Voilà 4 ans ,à quelques jours près ,que j’ai quitté l’Institut National du Patrimoine ( INP ex INAA ), après 42 ans de service. J’espère pouvoir participer à la rédaction de quelques chapitres de cette histoire. Une institution où j’ai pu côtoyer énormément de gens célèbres et surtout d’illustres anonymes qui ont, pourtant, apporté énormément à ce domaine patrimonial et auxquels il faudrait rendre hommage.

Je voudrais juste faire un petit rappel sur l’histoire récente de l’INP après la révolution.

Pour moi, cette révolution et ses conséquences sont bénies, tout simplement parce qu’elles m’ont permis de découvrir la véritable nature des gens en faisant tomber beaucoup de masques.

Cela a été l’occasion, puisque quelques directeurs dont je fais partie, bien sûr, ont été jetés aux orties, sans ménagement révolution oblige, par le ministre de l’époque E.Bach-chaouch encouragé par plusieurs chercheurs qui ont pris les commandes de l’institution, je reviendrai un jour sur ces événements.

Mais aujourd’hui et après plus de 11 ans, je pense qu’il est peut-être temps de demander à ces personnes, ces fameux collègues, leur bilan à la tête de l’institution.

Qu’en est-il du statut de l’INP ?
Qu’en est-il du Conseil Scientifique ?
Qu’en est-il du Conseil de l’institution et combien a t’il fait de réunions depuis 11 ans?
Qu’en est-il des publications des revues de l’institution Africa en tête?
Qu’en est-il de l’achèvement du projet du Musée du Bardo pour ne citer que ce dossier ?
Qu’en est-il du projet des réserves nationales des collections ethnographiques?
Quel est le pourcentage des collections étudiées des fouilles réalisées par l’argent du contribuables dans tous les sites alors que l’on continue de fouiller sans publier?
Qu’en est-il du programme de l’Inventaire général des collections?
Et bien d’autres questions…

Le Pardon existe pour les choses personnelles mais pas pour les biens communs à la collectivité.

Pour ma part et je le dis en toute conviction, je ne cherche pas la compassion, je suis au dessus de ça, mais je ne pourrai jamais pardonner aux Brutus des temps modernes et leurs acolytes

Je tiens à remercier, par contre, beaucoup beaucoup de gens de cette institution avec qui j’ai gardé des liens indéfectibles d’amitié, de respect et d’amour, ce sont pour la plupart les gens de l’ombre.

Habib Ben Younes