Quand la fièvre revendicatrice des fonctionnaires prend un caractère charognard…

Les revendications corporatistes prouvent que le patriotisme est un vain mot en Tunisie. Aucune profession n’a hésité à prendre en otage le pays entier pour satisfaire ses revendications salariales.

A part l’armée, tous les corps de métier se sont déshonorés par leurs convoitise et mœurs crapuleuses, des agents municipaux aux médecins en passant par les fonctionnaires des finances, les magistrats et les ingénieurs, avec une mention spéciale pour nos magistrats pour avoir paralysé l’appareil judiciaire pendant deux mois.

J’ai toujours estimé que le métier de juge n’était pas fait pour les péquenots affamés. En effet, il exige d’autres vertus que la réussite dans les études. Il exige des qualités morales très élevées et une certaine noblesse dans les mœurs et la manière de servir l’intérêt public.

Les irresponsables syndicaux, quant à eux, tentent à chaque fois de se faire passer pour des Che Guevara et nous sortent toujours leur insoutenable logomachie pseudo-bienveillante, mais aussi les mêmes arguments fallacieux et les mêmes platitudes verbales et banalités fastidieuses. Voici ce que l’on entend sans cesse :

– nos revendications ne sont pas strictement pécuniaires, nous songeons à l’avenir de notre profession et notre lutte (nidhalouna) est de nature à rehausser sa dignité ;

– nous sommes mus par le sentiment patriotique et l’intérêt suprême de la nation ;

– l’Etat ne nous a pas laissé l’embarras du choix, et par conséquent nous lui accordons un délai de trois jours : si nos revendications ne sont pas pleinement satisfaites, nous passerons au palier supérieur (taç3id)…

Nous assistons, chaque jour, à l’affreux spectacle d’un grand cadavre déchiqueté par des charognards et rongé par des parasites. Il est utile de rappeler que ces « révoltés » insatisfaits sont, pour leur majorité, des parasites qui gangrènent l’administration publique et épuisent ses artères, des bras cassés qui ne méritent même pas la moitié du salaire qu’ils perçoivent.

Pierrot LeFou