Mechichi : Un vacancier au milieu d’un champ de ruines

La Tunisie est un immense mouroir où Azrael a élu domicile , il a déployé ses ailes sur les remparts des vieilles villes , sur les plaines en friche , sur les déserts arides et sur les plages qui déchantent.

Dans chaque coin de ce pays endeuillé s’élève une complainte à laquelle succède un sanglot . Partout les gens cherchent à cacher leur douleur entre deux larmes , le chagrin a fait des ravages sur les mines déconfites.

Plus de Dix Sept Mille cinq cents êtres humains ont rendu l’âme étouffés dans des conditions sanitaires atroces . Leurs proches n’ont eu ni le temps ni l’argent pour faire leur deuil , pour entendre leurs dernières prières ou pour leur adresser un ultime adieu.
Pendant ce temps , le Chef de gouvernement se la coule douce avec ses proches collaborateurs et toute sa smala dans un hôtel de luxe .

Voilà donc des  » Ministres  » qui ne risquent pas de s’étouffer par les remords. Il semble que le génocide – le mot n’est pas fort puisque nous sommes deuxièmes au monde en nombre de morts , juste après le Brésil – le génocide donc ne les empêchera pas de dormir . Entre deux cimetières, entre deux funérailles, entre deux tombes nos ministres imperturbables prendront des vacances tant méritées après un si dur labeur , après de si longues magouilles avec leur « ceinture politique » .  « حزامهم السياسي » ( beuuuuurk ! Le mot est dégoûtant ) .

Peuple de Tunisie ! Tu peux crever . Ton gouvernement aura toujours assez de sacs en plastique pour te balancer au fond d’un trou . Tes ossements feront un excellent engrais pour la terre , il y’a au moins cela de gagné . Ainsi se console ce gouvernement d’incapables et de bras cassés.

L’image de ce Mechichi en pull sombre qui sied très mal avec son teint naturellement obscur , s’apprêtant apparemment à glisser dans une piscine ou bien à confier sa graisse aux mains d’un masseur ; cette image  » fuitée? ?  » est d’un cynisme qui pousserait tous les serpents au suicide.

Insolente, indécente et révoltante cette attitude du gouvernement qui affiche au monde entier son insouciance alors que les pays amis ont volé à notre secours.

Monsieur le Chef de gouvernement ! Partez vite , allez aussi loin que vos jambes peuvent vous emmener . La colère gronde et le feu couve sous la braise .

Lorsque le volcan populaire va exploser , vous ferez mieux de vous terrer là où ce peuple ne pourrait vous atteindre . Si ce long chapitre de malheur devait avoir un titre, il porterait aisément votre nom , alors partez tant qu’il est encore temps .

Ben Ahmed Sobhi