Lorsque Kais Saied parle , c’est l’angoisse qui te prend

Le langage, l’attitude ,l’aisance , le mot juste et au bon moment, la vanne de temps en temps, un sourire, le parler populaire, la maîtrise des dictons, les petites histoires du terroir sont les outils indispensables pour le métier de Président de la République. C’est le véhicule qui permet à l’esprit sa clairvoyance, qui facilite énormément l’abaissement des tensions et démine toutes les questions qui fâchent .
Rien de tout ça chez Kais Saied lorsqu’il parle: l’angoisse, les tensions, la gêne, l’incompréhension, l’incertitude. Tout pour compliquer l’existence et rajouter à la dépression généralisée devenue chronique chez ce peuple.
Une envie de pleurer dès que sonne cette musique lugubre, stridente comme un cri d’alarme, une sirène d’ambulance qui accompagne ces vidéos du palais. Et puis cette déprime qui te prend la gorge de se savoir dans une impasse, sans vision claire, la peur au ventre pour le lendemain. Comme entouré de chiens sauvages qui te lynchent et ne veulent pas lâcher prise.
Et puis tu sors faire quelques pas dans la cité Jamil. Un désert !. Un monoprix vide, des bourses vides, des caissières qui baillent, des boutiques encore ouvertes où s’ennuient des vendeuses qui ne vendent rien depuis des lustres, à côté d’autres boutiques qui ont rendu l’âme force de ne rien vendre .
Et puis tu remontes abattu, la pente vers la cité dortoir, quand tu sursautes à la voix lugubre de ce chanteur des mariages, recyclé en muezzin à gueuler à la mort du haut de son minaret pour salat el 3icha, salat el janaza pour ce pays, fatigué d’attendre un impossible rêve.
Une envie de chialer !

Fadhi Ch’ghol