Je perdrai la foi
Abir Moussi faisait une vidéo en direct ( voir ci-bas ) pour nous les faire voir, dans leur vraie nature et leur élément. Agglutinées en gardiennes devant la porte du bureau, porte du mausolée de sidi Abdelkader, sidhom echcheikh, comme dans un monastère, comme à Qom en Iran.
Puis elles se sont mises en branle dès qu’elles ont vu Abir Moussi avancer vers elles. Elles arpentaient le patio à petit pas, mais à haute voix , une voix aigue de bigotes toutes en sueurs sous leurs draps de tissus où pointaient quelques lèvres minces qui suintaient de méchanceté, quelques yeux sans contours ni cils, et un teint livide à force de se préserver des garçons du fonds de leur maison.
Elles processionnaient de portique en portique ,portable en main, poursuivant Abir Moussi qui les narguait quand entra en scène le Bhiri , le ventru pour surveiller le travail. Il leur inventa un slogan débile qu’elles braillèrent désarticulées. Puis ratatinées, les yeux baissées, comme si Allah était sous leur chlakas de bigotes, les gardiennes du temple de sidhom echcheikh, s’ébrouèrent à petits pas derrière leur Bhiri, toutes fières d’avoir pu conserver le diamant qui dormait dans leur fion, avant que leur mâle barbu ne vienne y installer une boucherie le jour de leurs noces . Et ainsi va la vie pour elles jusqu’à ce que les feux de la rampe s’éteignent au mausolée de l’assemblée. Elles rentreront alors chez elles , et mourront à petits pas, à petits feu de bigotes frustrées , de réceptacles pour spermatozoïdes obsolètes et périmés qui auront un jour fait de la politique dans ce putain de pays.
« Si j’étais le diable , en les voyant parfois, je crois que je me ferais châtrer,
Si j’étais Dieu en les voyant légiférer,
Je crois que je perdrai la foi. » (Brel)
Fadhi Ch’ghol
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