Il écumait. Solennel, belliqueux, vociférant, tonitruant !
Réunissant au sein de ce Conseil National de Sécurité un parterre de hauts responsables.
Pour les sermonner, les humilier et, à la limite, leur administrer une bonne fessée et ensuite les mettre au piquet !
C’est encore lui: Kaiston-Lagaffe, qui nous joue des siennes. Alors que nous croulons sous le joug d’un pouvoir épars et moribond. Espèce de produit blanc d’une espèce en voie de disparition.
Il s’agit de notre Président, de notre Chef des Forces Armées, de notre « Guide Suprême », du « Père de la Nation », d’Omar…cloné. Non, sûrement pas Georges Clooney ! Ni de face, ni de dos, ni de profil !
Il s’agit d’un homme aigri, automate dont le mode d’emploi restera secret. Et qui bosse en secret…à ne rien faire. Sauf si on lui met la pression, alors il se met à couper les cheveux en quatre...
Moulin à vent, à l’affût d’une tempête, d’une tornade, pour se donner bonne conscience. Et surtout…pour tenter de rentrer dans l’Histoire avec des efforts vains et une rhétorique désuète qui frise le ridicule et la folie …
A croire que l’adulte qu’il est ne fait que reproduire une maltraitance enfouie dans sa mémoire et ses entrailles de gosse mi-autiste, mi-moine, rompu à l’obéissance et au conformisme.
Avec une pointe de sadisme. Car, il faut réellement l’être, sadique, pour s’adresser ainsi à des hommes et des femmes, avec ou sans galons, masqués, la tête baissée, le profil bas. Tant les allusions étaient pesantes, ciblées, lancées comme des scuds de fabrication artisanale.
Lui aussi était masqué, mais le sien de masque, ne tenait guère, comme d’hab. Sans doute parce qu’il n’a pas visage d’humain et encore moins la prestance d’un Chef d’État !
Scène de sadisme outrancier, consommé sur les ondes. Du coup, l’assistance, triée sur le volet, en devient maso, aux prises avec des sentiments divers…tus, vu la circonstance.
K.S, big boss, inapte, sans tact, ennuyeux, suspicieux, mystérieux, ronchonner et gaffeur. Malade de Destour, mordu de Constitution et de parchemins beylicaux.
Je l’imagine aisément fouiner dans ses tiroirs pour y puiser jouvence d’écrits coulant à peine de source…Quelle calamité !
Tous ceux qui l’ont élu sont maso! Pour continuer ainsi à suivre ce zouave dans ses frasques,ses digressions et ses hallucinations.
Lors d’un Conseil de Sécurité, l’on s’attend à ce qu’il expose les problèmes que vit le pays et à trouver des solutions.
Situation inacceptable, vocifère-t-il. Non respect du Destour dans le remaniement ministériel opéré par « Hich-Mech ». Lequel, le regarde avec des yeux de bœuf, la rancune au coeur. Tandis que R.G le fusille du regard, l’air de lui dire: tu verras mon coco qui va avoir le dernier mot! Et cette Cruella d’Akacha qui prend des notes nulles et non avenues hehh…
Etat sanitaire déplorable! Dit-il indigné. Tu entends Nissaf et toi Ministre de la Santé ?
Les gens ont faim! Paupérisation voulue , dit-il.
Mais Capitaine Fracasse, ton bateau coule littéralement! Et beaucoup sont saisis de
L’envie de tout fracasser dans cette contrée!
D’ailleurs, plus ils cassent et fracassent, plus tu lâches tes Forces de l’Ordre et tes militaires pour mater la populace !
Ce lundi 25, le jeune Haykel Rajhi décédera suite au lâcher de bombes lacrymo en plein visage. A Sbeitla…zone intérieure défavorisée, comme par hasard. Là où Le Peuple Veut!!!
A toi, Kaiston, qui écumais, au bout de cette longue et luxueuse table, je te dis ceci:
» Les événements sont l’écume des choses » (P.Valéry)
Je te dis aussi que: « Bavardage est écume sur l’eau, action est goutte d’eau » . (proverbe tibétain)
Quant au mot écume, bonhomme, il signifie bave mousseuse. Et pour que l’écume de la mer se forme, il faut un vent violent et une mer très agitée.
C’est ça l’état de ton pays mon pauvre Kaies: une substance visqueuse. Rebut, toube, bas-fonds, crasse, chiasse …
Au sens littéraire, c’est un « ramassis d’individus méprisables, lie de la société »
A défaut de te munir d’écumoire, tu te caches derrière: Dieu, la Loi, le Peuple et l’Histoire. A croire que nous dormons comme des loirs…
Bruxelles, le 26.01.2021
Raja Snoussi