Il ne faut pas en rire , voici pourquoi

Ces derniers jours, devant l’image, un document audio-visuel officiel que l’on devine avoir été laborieusement mis en scène, du chef de l’état confiant dans une envolée hautement théâtrale à un messager la missive soigneusement enroulée et cacheté de la dernière chance, on s’est gaussé.

Il fallait plutôt pleurer la Tunisie.

Je ne sais si l’homme, lui-même alerté par une opinion publique qui ne lui cache plus ses doutes sur sa santé mentale, a fini par accepter la fin imminente de ce qui aura été pour lui moins une aventure politique qu’un conte de fée, s’est d’avantage enfoncé dans une mimique d’un autre âge et s’est mis avec encore plus d’entrain à scier la branche qui le porte mais qui plie dangereusement, comme pour entraîner dans la même trajectoire démentielle un pays qui ne le comprend pas. L’espace me manque ici pour m’étendre sur ce sujet, aussi me limiterais-je à rappeler ce que furent pour leurs peuples les chefs d’états aux profils empruntés à quelques pages de manuels d’école primaire où l’un, en Afrique Centrale, a trouvé son inspiration sur un trône napoléonien en fer blanc, l’autre en Afrique du nord sous une tente climatisée, sans oublier un troisième en Afrique Orientale, sur une chaise à porteurs britanniques.

On ne vit pas dans le passé même s’il est glorieux. On en retient les leçons.

Abdessalem Larif