Humour , dit l’ambassadeur

Je suis de ceux, encore très nombreux, à qui le supplice n’a pas été épargné d’entendre le baragouin creux, cahoteux, hallucinant de platitude et si disgracieux dans lequel le locataire du Palais de Carthage s’est adressé à un aréopage d’ambassadeurs européens qui n’avaient rien à en apprendre, eux qui ont le doigt sur le pouls de la Tunisie. Leur parler de nos dissensions internes, quelle humiliation ! Je ne tiendrai cependant pas pour argent comptant le jugement rapporté de l’un de ces distingués diplomates qui n’a pas manqué d’humour en en gratifiant le maître de céans, à moins qu’il n’ait entendu, par une insigne délicatesse, nous consoler de notre infortune au micro d’un interviewer tunisien.

Abdessalem Larif

Illustration : Après le supplice infligé aux ambassadeurs , le chef du protocole, en valet docile , s’occupe de la bavette du président , le temps que celui ci déguste son capucin préféré