En toute franchise, Monsieur le Président

Monsieur le Président,

Vous vous donnez à admirer comme le plus intelligent des tunisiens, celui qui sait tout, qui a tout compris de ce qui se fait au grand jour ou se trame en secret, porteur de projets grandioses, mais encore indéfinis pour un clou.

Pourquoi ne faites-vous rien pour venir en aide à ce pays alors qu’il rend l’âme, que ses fils et ses filles tombent par dizaines tous les jours, fauchés par la mort, au seuil d’un hôpital quand ce n’est pas, en chemin, sur une charrette ? Vous ne semblez pas y accorder la moindre attention, soucieux que vous êtes de votre auguste personne, jalousée par des empoisonneurs et autres conspirateurs, si indispensables aux énigmes abbassides où vous puisez vos soudaines inspirations.

Alors, de deux choses l’une : Ou vous reprenez en main la situation dont vous êtes et resterez toujours comptable, en vous entourant sans plus tarder d’un collège de conseillers éprouvés, par des décisions et des mesures concrètes, pratiques et relevant désormais de l’état de crise pour sauver ce qui peut l’être encore, ou vous vous déchargez, tout à votre honneur, de votre mandat sans vous préoccuper du reste. Le peuple tunisien vous en serait reconnaissant.

Abdessalem Larif