L’ikhwanivirus est pire que le coronavirus

Le virus Ikhwani a depuis neuf ans détruit le système immunitaire de la Tunisie. Sauf miracle de la nature, elle ne pourra résister au nouveau coronavirus après les ravages causés par l’Ikhwanivirus. 

Les moyens, la Tunisie n’en a plus. L’ikhwanivirus a défoncé les blindages du trésor public pour s’en servir, le considérant comme un butin de guerre. La Tunisie mécréante est conquise par l’armée des islamistes affamées . Cette dernière s’est crue en droit d’être rétribuée pour la grâce divine qu’elle a répandue dans ce pays, et le peuple conquis, doit être pénalisé pour son hérésie antérieure.

Je ne vais pas rabâcher tout ce qui a été dévoilé sur les détournements des fonds publics par les Ikhiwans, mais je me limite à faire le constat que ces derniers au pouvoir depuis 2011, et les microbes qui ont prospéré autour d’eux (contrebandiers, spéculateurs, mafieux, corrompus…) ont gagné en rondeur alors que le pays entier est mis au régime du pain sec. La conséquence du holdup du siècle et de la prolifération de l’économie parallèle a été, entre autre, la dégradation catastrophique du secteur de la santé publique. L’Etat n’a plus les moyens ni de construire de nouveaux hôpitaux, ni de faire des extensions des unités existantes et ni même d’assurer leur entretien . On vie avec les hôpitaux construits du temps de Bourguiba. Tout manque, équipements en tous genres, médicaments, personnels… Tellement nos hôpitaux sont devenus encombrés que les patients qui s’y rendent sont traités par la force des choses comme du bétail dans un pays dont « la révolution » a été appelée « la révolution de la dignité ». Bref en général, et malgré le dévouement du corps médical, les hôpitaux sont devenus plus des mouroirs que des lieux de soins.

Ainsi, le coronavirus nous a-t-il rattrapé, content de pouvoir faire allègrement ses ravages dans un pays dont le système immunitaire est plus que fragilisé et que les moyens de préventions (gants, masques, désinfectants) manquent même pour le personnel médical et les services sécuritaires qui auraient à traiter avec les malades ou les cas suspects. Par ailleurs, il faut se mettre à l’évidence que beaucoup de Tunisiens sont vulnérables et portent des maladies non convenablement traitées par manque de moyens pour se soigner ou faire un suivie régulier de leur état de santé. La santé en Tunisie coûte, trop chère même, et la couverture de la CNAM est très insuffisante. Yarhmek ya Bourguiba.

Et voila qu’on nous annonce que le pays ne dispose que de quelques dizaines d’appareils de respiration artificielle et 250 lits de réanimations tout au plus, soit un lit pour 50 000 personnes. Selon Souheil Slama un pneumologue installé à Sousse, le taux de contamination au coronavirus ne doit pas dépasser 44 infectés pour un million de personnes sinon le système de santé sera totalement débordé. Les malades mourraient dans la rue. Ainsi, les médecins auraient-ils à faire le choix tragique consistant à désigner qui doit mourir et qui doivent-ils essayer de sauver. Les personnes âgées atteintes du virus ne seraient pas intubées, donc, elles seraient confiées à « 3azraïl » automatiquement. Le ministre khouanji de la santé a ajouté de l’eau au moulin « de 3azraïn » en déclarant, selon Tunimedia.tn. qu’on ne peut soigner plus que 50 malades par semaines, Nous auront donc à compter plus les morts que les personnes soignées.

Par ailleurs, les lieux à réserver pour la mise en quarantaine sont presqu’inexistants. Or la quarantaine à domicile comporte beaucoup de risques, surtout que la discipline et les règles d’hygiène sont difficiles à imposer et à contrôler. En plus, comment imposer la quarantaine à domicile à des familles qui vivent au jour le jour, quand l’Etat ruiné par les frères musulmans n’a pas les moyens de leur concéder la moindre mesure de soutien ou d’accompagnement.

Du côté de l’Etat, le Président de la République Kaïes Saïed attend la libération de la Palestine et l’instauration de son régime politique « Acha3b Yourid » pour penser bouger devant cette épidémie qui menace.

Le Président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est le pourvoyeur même de l’ikhwanivirus est chez lui à prier et à invoquer Dieu pour le salut des Tunisiens.

Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, est sans couilles pour prendre les mesures draconiennes pour faire barrage à la propagation de l’épidémie. Il est prisonnier des lobbys qui l’ont propulsé à la primature : Pas de réquisition d’hôtels déjà fermés pour la mise en quarantaine, pas de réquisition de cliniques privées en soutien aux hôpitaux publics, pas de réquisition d’unités de production de matériels préventifs et d’hygiène, aucune action n’est prise à l’encontre de la fièvre spéculative, déjà la farine est objet de spéculation, aucune mesure à l’encontre des barons mafieux pour leur soustraire ce qui doit revenir à l’Etat. La fermeture des frontières par où le virus nous est parvenu n’est pas à l’ordre du jour. Pire, le ministre de la Santé qui a brillé durant trois ans de 2011 à 2013 par son incompétence a été réimposé  à cette fonction.

Enfin, les partis politiques, dès leur investiture à la députation sont entrés dans une guerre de positionnement sur fond de scandales et de disputes dignes de celles des putains du bordel le jour de la grande toilette au hammam. Chacun cultive son cinéma pour séduire et pour chiper dans le potentiel électoral des autres partis tout en ayant les yeux fixés sur les sondages d’opinions aussi orientés les uns que les autres. Aucune question d’intérêt national n’est à ce jour traitée à l’ARP. Dans ce cafouillage, l’ikhwanivirus continue de semer les zizanies, d’attiser les dissensions en vu de détruire ce qui reste du système immunitaire du pays pour anéantir toutes les résistances. Alors que ce virus s’attèle à pourrir le fruit, certains dansent au grès des sondages et des éloges des médias pourtant connus pour être si versatiles.

Donc, le pays est désarmé contre cette épidémie au coronavirus qui menace. Devant l’insouciance des politiques, une hécatombe risque de se produire. L’insouciance qui a prévalu chez nos politiques et nos imams, s’est transmise aux citoyens qui ont brillé à ce jour par l’indiscipline. Heureusement l’âme de Bourguiba veille encore sur nous. Elle a appelé les Chinois pour nous venir en aide comme Bourguiba l’a fait pour la Chine lors des inondations de 1970 dans ce pays. Combien sauveraient-ils ?

Je suis confiant que l’armée viendra pour imposer la discipline avec les forces de sécurité, et contribuer à l’effort sanitaire avec les héros en blouses blanches qui sont déjà sur le terrain. Si les politiques ne veulent pas l’appeler par lâcheté comme à leur habitude, le peuple devrait exiger son intervention.

On peut me reprocher que le moment est à l’unité nationale en vue de gérer la crise actuelle et non aux réquisitoires. A cela, je réponds, oui, l’unité nationale est sacrée, mais le rappel des crimes qui ont engendré cette crise permettrait de nous en prémunir par la suite. Car le coronavirus disparaîtrait certainement, mais il ne faudrait pas que le ikhwanivirus et les parasites qui gravitent autour de lui continuent à détruire tout ce qu’il y a de bon dans ce pays .

Mounir Chebil