Le qatari Nasser Al-Khelaïfi inculpé par la justice suisse pour corruption

La justice suisse a inculpé , ce jeudi , le président du PSG, le qatari Nasser Al-Khelaïfi, et l’ancien numéro deux de la Fifa, Jérôme Valcke, dans une affaire de corruption concernant « l’attribution de droits médiatiques » des compétitions de la Fifa, a annoncé jeudi le bureau du procureur général de Suisse.

p style= »text-align: justify; »>Le président du club « Paris Saint-Germain » ( PSG ) , le qatari Nasser Al-Khelaïfi, au même titre que l’ancien numéro 2 de la FIFA Jérome Valcke, ont été inculpés par la justice suisse.

C’est un sacré coup pour le dirigeant qatari. La justice suisse a en effet incriminé le patron du Paris Saint-Germain dans une affaire de corruption en lien avance l’attribution de droits médiatiques de plusieurs Coupes du Monde et Coupes des Confédérations. Il lui est reproché d’avoir offert des « avantages indus » à l’ex-secrétaire général de la FIFA Jérome Valcke. Pour l’instant, le PSG n’a pas encore réagi.

Extrait du communiqué du Bureau du procureur général de la Suisse

« Le Bureau du Procureur général de la Suisse (OAG) a déposé un acte d’accusation contre l’ancien Secrétaire général de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), Jerôme Valcke, président du BeIN Media Group, Nasser Al -Khelaifi, et un homme d’affaires dans le secteur des droits sportifs dans le cadre de l’attribution des droits médias à divers tournois de Coupe du Monde et de la Coupe des Confédérations de la FIFA.

Le BVG a accusé Valcke d’avoir accepté des pots-de-vin (art. 4a, al. 1, en liaison avec l’ancien art. 23 de la loi fédérale sur la concurrence déloyale), plusieurs chefs d’accusation de mauvaise gestion criminelle aggravée (art. 158 n o 1, par. 3 Code pénal suisse [CSC]) et falsification de documents (art. 251 CSC). Les faits allégués dans l’acte d’accusation ne sont plus qualifiés de fraude (art. 146 CSC). Al-Khelaifi et le troisième accusé sont accusés d’avoir incité Valcke à commettre une mauvaise gestion criminelle aggravée (art. 24 et art. 158, al. 1, CSC). Le troisième accusé est également accusé de corruption (art. 4a, al. 1 combiné avec l’ancien art. 23 UCA).

Villa en Sardaigne

De son côté, l’ancien numéro deux de la Fifa Jérôme Valcke a été inculpé dans le même dossier pour « corruption passive, gestion déloyale multiple et qualifiée et faux dans les titres ».

Selon le bureau du procureur, Jérôme Valcke a, entre 2013 et 2015, fait usage de son influence comme secrétaire général de la Fifa « pour influencer en faveur de partenaires médiatiques de sa préférence les processus d’attribution de droits médiatiques, pour l’Italie et la Grèce, de différentes Coupes du monde de football et Coupes des Confédérations de la Fifa dans la période de 2018 à 2030 ».

L’enquête a révélé qu’il avait obtenu des avantages indus des deux co-accusés, comme le remboursement d’un acompte d’environ 500 000 euros qu’il avait versé à des tiers pour une villa en Sardaigne, ce après l’achat de la villa par Nasser Al-Khelaïfi, via une société.

Jérôme Valcke a ensuite obtenu du président du PSG le droit de jouissance exclusif de la villa pour une période de 18 mois au total – jusqu’à sa suspension de la Fifa en 2015 – sans s’être acquitté d’un loyer d’une valeur estimée entre environ 900 000 et 1,8 million d’euros.

L’ancien numéro deux de la Fifa, par ailleurs suspendu dix ans par l’organisation faîtière du football mondial pour d’autres faits de corruption, a également reçu du troisième homme trois paiements d’une valeur totale de 1,25 million d’euros via sa société Sportunited Sarl.

Le MPC reproche à Jerôme Valcke de s’être « enrichi de manière illégale » et de ne pas avoir communiqué les « avantages » reçus à la Fifa, « se comportant ainsi de manière contraire à ses devoirs dans le cadre de son activité de secrétaire général ».

Cette procédure pénale avait été ouverte en mars 2017 notamment sur la base d’une plainte de la Fifa déposée en décembre 2016 pour corruption privée contre les trois prévenus. Mais le MPC a aussi annoncé jeudi « le classement partiel » de la procédure à la suite du « retrait partiel de la plainte de la Fifa ».

La Fifa a informé le MPC fin janvier 2020 avoir trouvé avec Nasser Al-Khelaïfi « un accord amiable » concernant les accusations de corruption active et passive entre le dirigeant qatarien et Valcke en lien avec les Coupes du monde de football 2026 et 2030, sans que l’on ait de détails sur cet accord.

« La corruption de personnes privées étant dans ce cas concret un délit poursuivi sur plainte, le retrait de la plainte pénale a pour conséquence qu’une condition à la poursuite pénale de ce délit n’est plus remplie », précise le MPC.

Illustration : Nasser Al-Khelaïfi avec l’émir du Qatar