De « echâab yourid » à « Kaïs Saïed yourid » : le glissement dangereux!

KS n’a pas arrêté de ressasser le slogan « le peuple veut ». Il en a fait un refuge politique pour expliquer ses décisions de plus en plus contestées et son one man show lassant.

Mais au fait, que veut le peuple? Loin de m’aventurer dans les sondages made in Zargouni, je n’arrête pas de poser cette question, depuis plusieurs mois, à des jeunes et moins jeunes issus de couches défavorisées. Il en ressort que cet échantillon du « peuple » veut (dans le désordre) :

1- Du travail.
2- Un système éducatif de qualité
3- Un système de santé de qualité.
4- Un transport public respectueux de sa dignité.
5- La sécurité pour ses enfants, ses frères et soeurs, ses parents ….
6- L’éradication de la pauvreté : devant les prix galopants, la pauvreté gagne du terrain, avec tout ce qui l’accompagne comme faim, maladies carentielles, niveau de vie indécent …

En revanche, que veut KS? Changer le régime politique, pour mieux asseoir son pouvoir absolu, profitant des faveurs des sondages, mais surtout de la détresse d’une jeunesse désoeuvrée et à qui on n’a pas arrêté de vendre des illusions depuis une vingtaine d’années. Au passage, on nous vend l’illusion que le changement du système politique va résoudre tous nos problèmes et de tous genres. Le plus grave dans tout ça, c’est que le volet économique et social est totalement absent de ses discours et de sa réflexion, et même la lutte contre la corruption, certes nécessaire pour la relance économique, est loin d’être un remède miracle pour les revendications des couches défavorisées.

Que faire alors? Je pense que cette période transitoire n’a que trop duré et chaque jour qui passe est un jour de trop. Il faut aller au plus vite à des élections anticipées qui permettent de faire émerger des institutions stables (notamment un gouvernement et un parlement) et inscrire alors la révision du code électoral, du système politique, de la constitution et autres lois sur mesure des islamistes et de leurs satellites à l’ordre du jour des réformes structurelles. Sinon, on va remplacer une constitution islamiste par une autre à la mesure de KS.

Adel Ben Amor