Ce n’est plus Forum, mais le mur des lamentations

Je suis en train d’écouter l’émission Forum. Le numéro d’aujourd’hui est consacré à la Covid-19 qui est en train de faire des ravages dans certaines régions de la Tunisie, notamment à Kairouan, Béja, Siliana et Zaghouan. Ce n’est plus Forum, mais le mur des lamentations. Il n’y a rien de constructif et les gens sont émotifs et gouvernés par leurs affects. Ils sont même folkloriques par certains aspects.

Oui, l’Etat est absent et incompétent et la démission des institutions du secteur public n’est plus un secret pour personne, mais on n’a que ce qu’on mérite. Le jour où les Tunisiens ont eu la possibilité de décider de leur avenir, ils ont voté pour les pires des candidats et réduit l’Etat en miettes. Le citoyen ordinaire, qu’on le veuille ou non, est responsable de ce qui lui arrive.

En fait, les gens se moquent éperdument des gestes barrières en discutant face à face et sans masques, leurs visages collés l’un contre l’autre, avec en prime de la fumée de cigarette, se la crachant allégrement au visage l’un de l’autre, en prenant d’assaut tous les espaces fermés et mal aérés, en s’agglutinant dans les grandes surfaces et les marchés municipaux…

Sans parler des transports publics dont les chauffeurs de taxi et les primitifs des taxis collectifs (naql rifi) qui se foutent de ce qui se passe dans le pays comme de l’an quarante ou qui se complaisent dans le complotisme le plus débile : « Le Coronavirus n’existe pas ! Ils ont inventé ce mensonge de toutes pièces pour nous soumettre à leur volonté et vendre des vaccins » se plaisent-ils à répéter pour justifier leur refus de porter le masque. Les usagers des transports en commun ne sont pas en reste.

Tous ces gens-là ne comprennent que le langage du bâton. C’est fou ce que la populace est imbécile et irresponsable ! Ils ont besoin de se brûler eux-mêmes pour comprendre que le feu brûle et de se noyer pour comprendre l’intérêt d’apprendre à nager. Quel pays d’imbéciles irresponsables et prétentieux !

Les Tunisiens refusent de rompre avec leurs habitudes et de se plier à un minimum de discipline commune… Qu’ils arrêtent de chialer, maintenant, et qu’ils assument les conséquences de leur choix ! J’espère que les deux familles qui ont célébré en fanfare le mariage de leurs mioches à Kairouan en ont mis plein la vue aux 2000 convives, puisque c’est un peu l’objectif imbécile de cette énormité.

Pierrot LeFou