Aujourd’hui, ce n’est pas un plébiscité de Kais Saied, mais un enterrement de Ghannouchi

« Comme des milliers de compatriotes épris de liberté, profondément attachés à la laïcité de l’Etat et écœurés par le système, j’ai battu le pavé à Sousse ce dimanche. Davantage pour clamer haut et fort ma détestation de l’islam politique, de Rached Ghannouchi et de ses accointances avec le salafisme jihadiste et terroriste, que pour apporter un soutien franc, massif et inconditionnel au Président de la république. Car, raisonnablement, on ne peut accorder une confiance aveugle et donner un chèque en blanc à un monsieur qui pèche par excès de conservatisme dans bien des domaines, qui sacralise purement et simplement la scandaleuse inégalité hommes-femmes devant l’héritage. »

Anouar El Fani

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Faut dire aussi que s’il y a aujourd’hui une folle envie d’enterrer définitivement Ghannouchi et sa nahdha de malheur , après la fermeture de cette bordélique assemblée, le peuple ne la doit qu’à lui-même. C’est lui qui pousse Kais Saied à agir. Fanfaronner et parader, s’ébranler dans des envolées lyriques pour nous distiller du vent, se croire le messie, dire que « le roi c’est moi » , c’est s’enfoncer dans la mythomanie, c’est attraper la maladie du pouvoir trop tôt surtout qu’on a un terreau favorable pour sweetcher en Omar Ibn el khattab en scènes surréalistes .

Non. Faut remettre les pieds sur terre. Aujourd’hui, ce n’est pas un plébiscité de Kais Saied, mais un enterrement de Ghannouchi et de tous les vendus à sa solde des autres partis. Le peuple est content et revit parce que l’islam politique qui l’asphyxiait, n’est plus là. Cette résurrection ne signifie pas carte blanche pour qui que ce soit, fût-il le messie. Ce n’est pas une autorisation pour expérimenter sur lui des théories de pouvoir saugrenues de populisme après sa sortie heureuse de 10 ans de khouanjisme. Le peuple, fatigué, a besoin de halte, de repos, de clarté pour son avenir proche et de la manière de ramasser la décision et la responsabilité selon un nouvel agencement de l’autorité et de l’État, sans caprices, sans tfalsifs, sans barbus, sans ventrus sans Ghannouchi et sans vendus.

L’agitateur