L’islamiste khouanji ( « frère » de Rached Ghannouchi ), qui niait jusqu’à présent toute relation avec les deux premières accusatrices, a reconnu avoir « entretenu » une relation avec Marie, la 3e plaignante, juste après qu’a été ordonnée l’expertise d’une de ses robes tachée de sperme.
Changement de défense du côté de Tariq Ramadan. Le khouanji égypto- suisse accusé de viol par trois femmes en France (mais aussi une en Suisse et une aux États Unis) niait jusqu’à présent toute relation avec les deux premières femmes qui l’accusaient de viols.
A l’origine de ce revirement, une robe noire tachée de sperme récemment remise aux enquêteurs et sur laquelle la victime soutient que la robe contient les traces de sperme de son agresseur Tariq Ramadan . Une expertise ADN a été ordonnée. Il s’agit de celle de Marie . Originaire du Nord, cette quadragénaire affirme avoir subi une dizaine de viols, entre février 2013 et juin 2014, après être tombée sous l’emprise du prédicateur religieux.
D’après les informations recueillies par Europe 1, confronté aux éléments de la troisième plainte, le khouanji reconnaît finalement avoir entretenu « une relation » avec cette dernière, surnommée Marie. Par ailleurs, Tariq Ramadan souffre bien d’une sclérose en plaque comme l’ont confirmé les médecins dans une expertise versée mercredi 18 avril au dossier. Mais son état de santé n’est pas incompatible avec la détention.
Comme le révélait Europe 1, cette quadragénaire originaire du Nord a versé des centaines de captures d’écrans d’échanges supposés entre elle et Tariq Ramadan. Des messages très crus à tendance sado-masochistes, des vidéos, des enregistrements audio. Marie a également fourni aux enquêteurs une robe qu’elle dit tachée du sperme de Tariq Ramadan, et dont on attend le résultat d’une expertise ADN. « Tariq Ramadan reconnaît avoir eu une relation avec cette femme, mais ça n’est pas celle qu’elle décrit », explique à Europe 1 son avocat, Me Emmanuel Marsigny. Marie* accuse le petit fils de Hassen El-Banna fondateur de la secte des Frères musulmans de viols avec violences mais aussi de chantage et de menaces.
Le prédicateur se trouve aujourd’hui confronté à un choix presque insoluble : admettre une relation extraconjugale contraire aux principes moraux qu’il défendait à longueur de conférences mais nécessaire à sa défense judiciaire ou la nier afin de préserver sa réputation. D’autant que cet aveu pourrait décourager ses nombreux soutiens à poursuivre le combat mené, à grand renfort de pétitions en ligne, pour obtenir sa libération.
Difficile ainsi de ne pas faire le lien avec le fait que la seconde cagnotte ouverte sur Internet pour payer ses frais d’avocats a été opportunément clôturée dans la nuit de mercredi à jeudi à 1h du matin, après avoir atteint la somme de 85.053 euros. « Comme si les proches de Tariq Ramadan redoutaient que certains soutiens ne demandent le remboursement de leurs dons à la lecture de cette révélation », décrypte une source proche du dossier.
Illustration : Tariq Ramadan reçu avec tous les honneur par son « frère » Rached Ghannouchi