Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a réagi dimanche au projet de Donald Trump de transférer l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem. Le ministre des Affaires étrangères a estimé que cela serait une « provocation » « lourde de conséquences ».
Une « provocation » qui serait « lourde de conséquences ». C’est en ces termes que le ministre , Jean-Marc Ayrault, a réagi ce dimanche au projet du président élu américain, Donald Trump, de transférer l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.
Interrogé à ce sujet par France 3, le chef de la diplomatie française a dit penser que le président élu des États-Unis, qui entrera en fonctions le 20 janvier prochain, « sera dans l’impossibilité de le faire ».
« Quand on est président des États-Unis […], sur cette question comme pour les autres, on ne peut pas avoir une position aussi tranchée, aussi unilatérale, il faut chercher à contribuer à créer les conditions de la paix ».
Cette mise en garde, qui survient au moment où quelque 70 pays et institutions internationales sont réunis à Paris pour réaffirmer leur attachement au principe de solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, reflète l’inquiétude provoquée au sein de la communauté internationale par la stratégie imprévisible de Donald Trump sur ce dossier.
Positions très pro-israéliennes
Le président élu américain, qui prendra officiellement ses fonctions dans cinq jours, s’est distingué durant sa campagne par des positions très pro-israéliennes et a promis de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.
Une telle mesure romprait avec la politique historique des États-Unis et irait à l’encontre de la position de l’ONU, pour laquelle le statut de Jérusalem, également revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur État, doit se régler par la négociation.
Les Palestiniens ont d’ailleurs vivement réagi, le président Mahmoud Abbas a déclaré que les palestiniens n’accepteront jamais un tel transfert menaçant de revenir sur la reconnaissance d’Israël si une telle décision était appliquée.
Le transfert de l’ambassade « non seulement priverait les États-Unis de toute légitimité à jouer un rôle dans la résolution du conflit, mais elle réduirait à néant la solution des deux États », a-t-il déclaré ce week-end au journal le Figaro.
Explosion considérable dans la région
Le secrétaire d’Etat américain sortant John Kerry a averti vendredi 6 janvier lors d’une entrevue à la chaîne CBS que le projet du président élu Donald Trump de déplacer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem conduirait à une « explosion totale » au Moyen-Orient.
La décision controversée de Trump pourrait mener à un embrasement de la violence en Israël, en Cisjordanie, et à travers le Moyen-Orient, a-t-il dit.
« Ce serait une véritable explosion, une explosion considérable dans la région, pas seulement en Cisjordanie et peut-être même en Israël, mais dans toute la région », a-t-il déclaré.
« Le monde arabe porte un intérêt énorme pour le Haram al-Sharif, le Mont du Temple, le Dôme [du Rocher], et c’est un site saint pour le monde arabe », a ajouté Kerry.
« Cela aura un profond impact sur la capacité de la Jordanie et de l’Egypte d’être en mesure de soutenir et de s’allier avec Israël comme ils le font aujourd’hui « , a-t-il également soulevé.
Par ailleurs, dans une autre entrevue donnée vendredi à la chaîne CNN, John Kerry a commenté les réactions des Jordaniens, Palestiniens et autres pays arabes selon lesquelles le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem est une ligne rouge et serait considéré comme une provocation.
Tant l’Autorité palestinienne que le gouvernement jordanien ont décrit ce transfert comme une « ligne rouge ». La Jordanie a aussi menacé des conséquences « catastrophiques » de cette décision.