Il ne connaîtra jamais la beauté d’une défaite par un baiser

baiser de rodinFaut l’imaginer le petit flic qui a attrapé les deux tourtereaux entrain de s’embrasser: un boutonneux à l »acné purulente, mal luné, planté au beau milieu de la rue à surveiller tout et rien , debout depuis une éternité jusqu’à l’usure de ses pieds qu’il ne sentait plus étouffés par la puanteur , attendant la ronde des casses croûte de sardine qu’on lui balancerait du panier à salade, fumant clope sur clope, jetant un coup d’oeil à son portable pour se rincer l’oeil de temps à autre sur une nana toute nue, balançant un j’aime sur un vulgaire bouquet de roses à l’effigie de sa maman, partageant une pancarte jaunie d’un verset assassin pour engranger des 7assanètes à son actif.
Faut le voir ce juge la veille de sa condamnation, assis aux premières loges d’un meeting organisé au mont des plaisirs et présidé par le ventru B sur l’indépendance de la justice pendant toute une après midi puis chevaucher au bout de la nuit sa femelle comme un âne puis s’affalant sur elle, à roter , ronfler au milieu des plis de tonnes de chair , Faut imaginer son réveil comme à son accoutumée pour ses ablutions et sa salat du sob7 où l’imam a comme par hasard récité dans ses raka3ates , sourat ennissa . Faut imaginer ce qu’il ressent à la vue des deux amants debout devant lui qui ont osé sentir l’amour , le hale chaud et sucré des lèvres qui se joignent, lui le mâle condamné dans son intimité à l’âne , à l’haleine fétide de sa dulcinée en panne de swaak jusqu’au prochain souk, avec sa bouche qui n’a jamais embrassé, jamais bu. Faut Imaginer ce pied noueux et rugueux d’un arbre vieux de 1400 ans juger la tige d’une tulipe sortie aujourd’hui même des serres du côté d’Amsterdam: l’envie et la frustration, le désir et le frein au désir , le permis et l’interdit, et la Haine bordel : Haine de soi , haine de son corps et sa négation, haine du corps de sa femme , de son tas de chair flasque sans lèvres, haine de l’amour tout court.
Amour…Tendresse …..Baiser ……..intimité, dites vous espèces de Koffars ? ça veut dire quoi des lèvres, des cheveux, un baiser sur le cou, et les granulés d’un têton de sein qu’on dévoile , bande d’exhibitionnistes impudiques …….; Quand Dieu n’a cessé de marteler de cacher tout ça , que aimer c’est niquer, forniquer, déverginiser, faire le va et vient à « casser » de la vierge , à faire saigner toujours et toujours jusqu’à en perdre haleine.
Allez cachez moi ces paires de lèvres que je ne saurais voir , séparez les et envoyez les en taule pour qq mois.
Il croit les avoir vaincu en brandissant l’épée de sayyidouna Ali. En fait il ne connaîtra jamais , comme dirait cet illustre inconnu , la beauté d’une défaite par un baiser

M.M

Illustration : « Baiser » de Rodin

Remarque : toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence