L’OMS juge que l’épidémie du coronavirus a atteint « un point décisif »

Au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées par le nouveau coronavirus dans le monde est désormais supérieur à celui enregistré en Chine. Un constat inquiétant qui impose aux pays « d’agir rapidement » selon le patron de l’OMS.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé jeudi 26 février que l’épidémie du coronavirus a atteint « un point décisif », appelant les pays à « agir rapidement » pour endiguer « ce virus très dangereux ».

Il ne faut pas employer en toute hâte le mot «pandémie» face à la propagation du nouveau coronavirus, mais son utilisation est envisageable, indique le directeur général de l’OMS

«Ce virus a le potentiel de déclencher une pandémie, […] mais nous sommes disposés à aider tous les pays à renforcer leurs systèmes de santé publique», a assuré M.Ghebreyesus.

L’épidémie, découverte en décembre à Wuhan en Chine, a contaminé plus de 78.600 personnes dans ce pays, dont plus de 2.700 mortellement.

« Nous sommes à un moment décisif »

Mais, a souligné le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « c’est ce qui se passe dans le reste du monde qui est maintenant notre plus grande préoccupation, avec plus de 3.470 cas dans 44 pays. »

« Les preuves dont nous disposons montrent qu’il ne semble pas y avoir de transmission communautaire généralisée », a-t-il relevé, en conférence de presse.

« Mais, nous sommes à un moment décisif« , a-t-il indiqué aux médias. Au cours des dernières 24 heures, sept pays, dont le Brésil et la Norvège, ont enregistré un premier cas.

« Agir rapidement »

Face à cette situation, le chef de l’OMS a appelé les pays à agir rapidement, en se préparant à faire face à l’épidémie même s’ils n’ont pas encore enregistré de cas.

« Si vous agissez maintenant de manière agressive, vous pouvez endiguer ce coronavirus ». « Mon conseil est d’agir rapidement », a-t-il souligné.

« Les épidémies en Iran, en Italie et en Corée du Sud montrent ce dont ce virus est capable« , a-t-il dit, soulignant que ces pays faisaient face à des « grappes » de pneumonie virale.

En même temps, a relevé le directeur de l’OMS, « plusieurs pays n’ont pas signalé de cas depuis plus de deux semaines, comme la Belgique, le Cambodge, l’Inde, la Russie et le Vietnam ». « Chacun de ces pays est différent. Et chacun montre que des mesures agressives et précoces peuvent empêcher la transmission avant que le virus ne s’installe », a-t-il assuré.