Ghanouchi, un crocodile au milieu de la canicule

Contesté à l’intérieur même de son mouvement, assailli de toutes parts par ses adversaires dont le nombre augmente chaque jour , Ghanouchi est plus que jamais menacé de chuter du haut de son perchoir. La motion de retrait de confiance semble , cette fois-ci , avoir de sérieuses chances d’aboutir  à une destitution tant souhaitée .

C’est une longue traversée du désert qui l’attend et il le sait , il le ressent dans les yeux pleins de haine des Tunisiens et surtout des Tunisiennes , il le voit dans les sondages qui le placent constamment au bas de l’échelle ; il touche l’abîme à chaque fois qu’il est hué par la foule qui scande depuis bientôt dix ans ( ya Ghanouchi ya saffe7 ya 9attel larwe7 / Ô Ghanouchi l’assassin , le tueur des vies humaines ) .

Seuls ses proches lui sont encore fidèles , toujours prêts à le suivre jusqu’en enfer , mais le bon peuple continue de le vomir de toutes ses forces .

Son ouverture sur un dialogue peu probable avec le Chef de l’état ne lui servira à rien , lui-même n’y croit pas tellement d’où son appel à une mobilisation le 27 Février courant . Tous ses adeptes , ou du moins ce qui en reste après la terrible érosion de sa popularité , ne sont plus aussi sensibles à ses cris de détresse.

Certes , des larbins de tous bords viendraient à son secours et des nuées de profiteurs seront appâtés avec des sandwich et du biscuit afin de grossir les rangs de son public , mais personne n’est dupe ; il y’a une brèche ouverte , une fêlure s’est depuis longtemps déclarée dans sa cuirasse .

Le grand Manitou du temple bleu me rappelle étrangement l’image de ce vieil alligator coincé dans un cours d’eau asséché par une longue canicule. Trop vieux pour aller chercher une autre rivière, la vieille bête s’enfonce dans la boue à la recherche d’un peu d’humidité, mais la sécheresse le condamne à une mort lente , une fin atroce.

Si les rats ne creusent pas la terre pour le sortir du marécage , le vieux caïman finira grillé sous ce soleil qui ne manquera pas de se lever sur notre Tunisie enfin libre et heureuse .

Ben Ahmed Sobhi