Le soir du 25 juillet, quoi que vous ayez interprété par excès l’article 80, vous avez remporté une large adhésion, le peuple tunisien et la majeure partie de la Société civile, des organisations et des acteurs politiques étant au bord du désespoir d’Ennahdha, de ses tentacules « naturelles » (entendre Al Karama) et d’opportunité (nous avons nommé Qalb et Tahya Tounès) et du gouvernement Mechichi dont ils constituaient la ceinture politique.
Même le PDL et sa présidente Abir Moussi qui sont vos réels concurrents, vous ont apporté leur soutien, à la condition que vous dissolviez l’Assemblée et alliez vers des élections anticipées. Il y avait plusieurs moyens de le faire, sans que votre propre élection ne soit remise en cause.
Or, vous vouliez éliminer tout le monde, en mettant dans le même sac tous ceux qui pouvaient vous concurrencer, notamment le PDL et Abir Moussi, en donnant l’impression à de petits partis qui n’ont aucun poids électoral (Achaâb et compagnie) que vous ne vous en preniez qu’aux corrompus, aux opportunistes et aux « ennemis de la patrie ».
Que vous vous en soyez pris à Ennahdha et à ses alliés, cela est jusque-là à votre honneur (à moins que vous ne nous prépariez un islamisme « de gauche », version votre frère et son ami Goumani), mais que vous vous attaquiez au PDL qui s’est opposé à Ennahdha et à ses desseins dans le Parlement, vous préparant le terrain pour les mesures exceptionnelles du 25 juillet, voilà ce qui s’appelle de l’opportunisme et même de la fourberie.
Il est clair que vous avez un calendrier et que vos « coordinations de jeunes » (avec des animateurs, comme Nizar Chaâri) préparent pour vous le terrain pour que vous mettiez la main sur Carthage, la kasbah et le Bardo, et tant que vous n’êtes pas prêt, vous n’irez pas vers des élections et vous ne rétablirez pas le processus et les institutions démocratiques.
Mais à quel prix président ? Vous avez fait que les traîtres comme Marzouki et les non patriotes que sont les khouanjia soient écoutés, à votre détriment et à celui de la Tunisie.
Le Sommet de la Francophonie est reporté et les marchés monétaires sont réticents, sinon hostiles vis à vis de la Tunisie. Tout cela pour votre égo et pour votre pyramide à l’envers, faussement soutenue par « le peuple veut » que vous ne cessez de mastiquer. Si seulement le peuple se limitait à ceux que vous leurrer et si eux mêmes se limitaient à une seule volonté…un seul désir. Allons donc
Slah Grichi