J’ai appris via Facebook qu’un grand médecin tunisien vient de nous quitter, brusquement, si Maher Ben Ghachem. Je suis triste car j’ai connu ce docteur dans les années 90 quand il exerçait à l’hôpital des enfants de Bab Saadoun et depuis je n’ai jamais oublié, cette compétence tunisienne de haut rang. Si Maher, avec à peine quelques dinars, avait sauvé mon fils aîné Omar Zayani et redonné espoir à une maman et un papa en plein désarroi. Je me rappelle encore de ce vendredi après midi quand j’avais décidé d’amener mon fils chez si Ben Ghachem. Mon fils avait au pied droit un hématome sous forme d’une grosse tâche bleue. Inquiétés et pris de panique mon épouse et moi avions amené Omar à un « médecin spécialiste » dans une clinique huppée de Tunis. Après consultation des radios, ledit toubib nous avait indiqué qu’il se trouvait dans l’obligation d’opérer d’urgence notre fils aîné afin disait il de sauver le pied de l’enfant. Tout était prêt pour le lendemain samedi, chambre dans une clinique et tout le reste.
Vendredi, je déjeunais avec un ami qui avait remarqué, à travers mon regard perdu, mon grand désarroi. Il m’avait suggéré d’aller voir docteur Maher Ben Ghachem à l’hôpital des enfants à Bab Saadoun et ce pour avoir le cœur net. A 17h30 mon fils était osculé par si Maher Ben Ghachem en présence de 5 médecins stagiaires algériens. Une consultation minutieuse qui avait duré une bonne heure. Docteur Ben Ghachem était catégorique, mon fils n’avait rien et l’hématome était dû à un coup de pied violent qu’il avait reçu et qu’il allait disparaître quelques jours après. Si Ben Ghachem était fou furieux contre le médecin qui voulait opérer Omar et nous avait même conseillé de porter plainte contre ce médecin arnaqueur. Effectivement, 15 jours après le pied de mon fils Omar est redevenu normal.
J’ai tenu à apporter ce témoignage pour dire que notre Tunisie regorgeait de compétences et l’est encore, des tunisiens, chacun dans son domaine. Ils brillaient et ne cherchaient pas uniquement et aveuglément le gain quitte à arnaquer des parents apeurés. Que si Maher Ben Ghachem repose en paix, de son temps l’Hôpital public était très côté. Mes sincères condoléances à la famille de ce grand monsieur. Nous penserons toujours à vous grand professeur.!!!
Ezzeddine Zayani