Libye : Le chef du Commandement américain pour l’Afrique rencontre Fayez al-Sarraj

Le chef du Commandement américain pour l’Afrique (Africom) s’est rendu lundi en Libye pour rencontrer le Premier ministre du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), avec qui il a évoqué l’arrêt des combats dans le pays en guerre, selon le GNA et l’ambassade américaine.

Le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez al-Sarraj, s’est réuni, lundi, à huis clos, à Zouara, à 120 km à l’Ouest de Tripoli, avec le chef du Commandement militaire de l’AFRICOM), le général Stephen Townsend, en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, ont rapporté plusieurs sources concordantes.

Le ministre libyen de l’Intérieur, Fathi Bachagha, et le commandant militaire de la région Ouest, le général Oussama al-Jouweili, étaient présents, côté libyen, à la rencontre destinée à l’examen de la coopération entre la Libye et l’AFRICOM, qui avait quitté le pays en avril 2019, après l’attaque menée par Haftar contre Tripoli.

Plus tôt des médias locaux en Libye avaient annoncé l’arrivée d’une délégation du commandement des Forces américaines en Afrique à l’aéroport de Zouara.

« Il est nécessaire de mettre fin aux actions militaires et de retourner aux négociations », a indiqué de son côté l’ambassade américaine sur Facebook.

« Dans le cadre des concertations sur l’évolution de la situation en Libye, Fayez al-Sarraj a rencontré lundi le général Stephen Townsend, chef de l’Africom, et l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de la Libye, Richard Norland », selon un communiqué du GNA

Dimanche, le Conseil national de sécurité américain, sous tutelle de la présidence américaine, a exprimé « l’opposition des États-Unis à l’escalade militaire en Libye ».

Dans un tweet le Conseil de sécurité américain a « exhorté les parties à respecter le cessez-le-feu et à reprendre les négociations immédiatement ».

Sarraj et Townsend se sont rencontrés à Zouara, ville côtière à 120 km à l’ouest de Tripoli, où ils ont évoqué ensemble la « coordination conjointe entre le GNA et le commandement de l’Africom pour la lutte antiterroriste (…) dans le cadre d’une coopération stratégique » entre Tripoli et Washington, a précisé le communiqué du GNA.

« Nous devons tirer parti des progrès réalisés grâce aux pourparlers des Nations unies 5 + 5, de l’initiative du Caire et au processus de la Conférence de Berlin », a indiqué le Conseil de sécurité américain.

L’AFRICOM a annoncé jeudi dernier qu’il possédait de nouvelles preuves de l’activité des avions de chasse russes en Libye, révélant la crainte que ces avions, dirigés par des « mercenaires inexpérimentés », ne respectent pas les lois internationales lors des bombardements.

Dans communiqué, le Commandement militaire américain a précisé que ces preuves étaient représentées par des « photographies » de ces appareils, qui sont du type « MiG-29 », à al-Jafra et Syrte en Libye.

Le directeur des opérations de l’AFRICOM, l’amiral du corps des Marines, Bradford Gering, a déclaré que l’intervention continue de la Russie en Libye « augmente la violence et retarde la solution politique », ajoutant que « la Russie continue de faire pression pour une prise de position stratégique sur le flanc sud de l’OTAN, et c’est au détriment de vies libyennes innocentes ».

« On craint que ces avions russes soient exploités par des mercenaires de sociétés militaires privées inexpérimentées et non gouvernementales, ne respecteront pas le droit international, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas liés par les lois conventionnelles des conflits armés, et si cela est vrai et que les bombardements ont lieu, des vies libyennes innocentes seront en danger »

Pour l’ambassadeur Richard Norland, ces « acteurs étrangers » doivent cesser « d’alimenter le conflit » et respecter l’embargo de l’ONU sur les armes pesant contre la Libye.

Aux yeux du diplomate, les combats actuels encouragent la résurgence de groupes jihadistes tels que l’organisation Etat islamique (EI) et d’Al-Qaïda et aggravent l’état de division dans le pays « pour le profit de parties étrangères ».