Il faut impérativement impliquer Abir Moussi dans le débat politique en Tunisie et cesser de lui faire la guerre!
J’avais dit un moment qu’elle était nécessaire pour la démocratie. Aujourd’hui, je dit qu’elle est primordiale pour au moins trois raisons:
1) Elle est dans un combat frontal avec les islamistes et elle est la seule à le faire. C’est elle qui a secoué Ennahdha et l’a déshabillée jusqu’à l’obliger à montrer toute sa férocité, son avidité, son autoritarisme et sa soumission à des puissances étrangères
2) Elle représente une frange de la population non négligeable et elle parle au nom d’une population qui s’est tue par peur des islamistes et de leurs dérivés.
3) C’est une voix différente qui sort du suivisme béat et beni ouiouisme lâche et irresponsable.
Ensuite, cette dame est la preuve que plus rien ne sera comme avant, que les compromis sont de la compromission et que que la volonté peut déplacer les montagnes.
Ceux qui ont peur du retour de Ben Ali, je les rassure qu’il est bien mort et qu’il ne reviendra plus jamais ni lui ni sa manière de gouverner.
On lui reproche d’avoir soutenu Ben Ali, il y a plus de deux millions de tunisiens qui l’avaient soutenu directement et autant indirectement.
Nous avons tous (sauf les imbéciles) connu des évolutions diverses dans nos parcours politiques: Du trotskisme vers le socialisme et du socialisme vers le libéralisme et vice versa, de la gauche caviar vers l’extrémisme religieux et vice versa, du dogme religieux vers la liberté de penser…
Abir Moussi a commencé son apprentissage politique dans le RCD, comme beaucoup de tunisiens. Ensuite, aidée par la chute de Ben Ali, elle a évolué tout en restant amoureuse de son pays contraire aux révolutionnaires de la 25 heures.
« Zaghrata et Allah wa7ed Ezzine ma kifou 7ad » sont plus honorables qu’envoyer des milliers de tunisiens se faire tuer en Syrie et en Irak et des centaines de filles se prostituer dans les mêmes régions.
« Zaghrata et Allah wa7ed Ezzine ma kifou 7ad » n’ont pas tué nos policiers et nos soldats et n’ont pas divisé le pays et consacré le régionalisme. Ils n’ont pas détruit notre administration, sali nos rue et appauvri nos citoyens!
Qu’est ce qu’il nous a apporté « tala3a al badrou 3leyna »? Malheur sur malheur, angoisse sur angoisse, peur sur peur, instabilité sur instabilité, terrorisme sur terrorisme, chômage sur chômage…
Abir Moussi d’aujourd’hui n’est pas le jeune fille d’il y a 20ans. Elle a sa place dans le paysage politique tunisien et nous devons composer avec elle pour ce qu’elle représente aujourd’hui et non pour ce qu’elle était hier. Par sa résistance, elle montré au monde le visage horrible de l’islamisme et des commerçants de la religion.
Respecter la militante patriote est une obligation, critiquer, s’opposer loyalement ou dénigrer son programme est une chance pour la démocratie.
Je confirme qu’être à coté du droit, du respect d’autrui et de la liberté d’expression dans le cadre de la constitution est le béaba de la réussite d’une démocratie.
Ceux qui, par excès de révolution et manque de courage, s’ingénient dans l’insulte de Mme Moussi et dissertent sur son passé en lui attribuant tous les maux du monde, ont juste oublié d’être intelligents!
Le PDL n’est pas toute la Tunisie mais une partie respectable de ce pays. Il a le droit de vivre et de militer sans qu’il soit menacé par les excités , voyous et terroristes de la Kharama et de son chef malade de ses propres idées!
Je finis ce billet par rappeler à ceux qui ne le savent pas que Ben Ali est à 3 mètres sous sol et qu’ils ne doivent plus avoir peur de lui. De même ceux qui scandent Ya7ya Ben Ali doivent se rappeler que personne n’est sorti de sa tombe même s’il était appelé par des milliers d’individus!
!..AH..!
Ali Gannoun