Enseignant décapité : Macron annonce des actions « concrètes » et « rapides »

La Présidence de la République française a annoncé que des «actions concrètes» allaient être prises rapidement contre les associations et les individus tenant un discours de haine. Un renforcement de la sécurité des établissements scolaires va aussi être mis en place.

Ce dimanche 18 octobre, deux jours après l’assassinat d’un professeur d’histoire à Conflans dans un attentat islamiste, le Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron a décidé de mener des «actions concrètes» rapides contre les associations et les individus tenant un discours de haine. Les auteurs de 80 messages de soutien à l’agresseur seront contrôlés dès lundi 19 octobre.

Le chef de l’Etat a «demandé qu’on passe rapidement à l’action et qu’on ne laisse aucun répit à ceux qui s’organisent pour s’opposer à l’ordre républicain», a précisé l’Elysée à l’issue de cette réunion de 2h30 avec six ministres et le procureur anti-terroriste Jean-François Ricard.

Une liste d’associations fera l’objet de «mesures appropriées» après contrôles, en attendant un projet de loi contre l’islam radical qui doit étendre les motifs de dissolution d’associations.

Emmanuel Macron a également décidé d’agir immédiatement contre ceux qui ont soutenu l’attentat sur les réseaux sociaux. «Depuis vendredi Pharos (la plateforme de signalement) a identifié 80 messages qui soutiennent l’action de l’agresseur. Ils donneront lieu dès demain (lundi) à des procédures diligentées par la police ou la gendarmerie», comme des convocations ou des perquisitions à domicile, selon l’Élysée.

Victime d’un «attentat islamiste caractérisé» selon Emmanuel Macron, le professeur d’histoire Samuel Paty, 47 ans, a été assassiné par décapitation le 16 octobre après avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l’islam Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression

Dans le cadre de l’enquête ouverte pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle», onze personnes ont été mises en garde a vue.

Expulsions de fichés S

Par ailleurs, le gouvernement ordonnera l’expulsion de 231 personnes fichés S pour radicalisation, selon des informations d’Europe 1 qui ont été confirmées à l’agence Reuters par une source syndicale.

Sur cette liste, 180 personnes se trouvent actuellement en prison. Les 51 autres, encore en liberté, vont être arrêtées, précise un syndicat de police. Le ministère de l’Intérieur a par ailleurs demandé à ses services d’examiner plus attentivement les dossiers des demandeurs d’asile en France, selon ce même syndicat.