Emmanuel Macron fustige la «responsabilité historique et criminelle» de la Turquie en Libye

Dans le contexte de la montée des tensions entre la France et la Turquie, Emmanuel Macron a qualifié ce lundi 29 juin la politique turque en Libye d’«inacceptable» et a évoqué la «responsabilité historique et criminelle» d’Ankara dans la situation que traverse ce pays.

Le président français a usé de mots durs à l’égard de la Turquie au sujet de son implication dans le conflit libyen. Le chef d’Etat accuse notamment Ankara d’avoir «massivement réimporté des combattants djihadistes depuis la Syrie».

Emmanuel Macron a accusé, le 29 juin, la Turquie d’avoir dans le conflit libyen une «responsabilité historique et criminelle» en tant que pays qui «prétend être membre de l’OTAN».

« Nous sommes à un moment d’indispensable clarification de la politique turque en Libye, qui est pour nous inacceptable »

«Nous sommes à un moment d’indispensable clarification de la politique turque en Libye, qui est pour nous inacceptable», a déclaré le chef d’Etat français lors d’une conférence de presse avec Angela Merkel à Meseberg (Allemagne).

Dans la Libye livrée à la guerre civile, «le premier intervenant extérieur, c’est la Turquie», a fait valoir le président français.

La Turquie de Recep Tayyip Erdogan «ne respecte aucun de ses engagements de la conférence de Berlin [organisée en janvier dernier], a accru sa présence militaire en Libye et elle a massivement réimporté des combattants djihadistes depuis la Syrie», a-t-il fustigé.

« Jeu dangereux »

Le président français  avait déjà accusé Ankara le 22 juin de jouer un « jeu dangereux » en Libye, dans lequel il voyait une nouvelle démonstration de la « mort cérébrale » de l’Otan. La Turquie est devenue le principal soutien international du gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, qui a repris début juin le contrôle de l’ensemble du nord-ouest de la Libye en faisant reculer les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays.

Brouille franco-turque sur le dossier libyen

Le chef d’Etat français avait déjà accusé Ankara, le 22 juin, de jouer un «jeu dangereux» en Libye, dans lequel il voyait une nouvelle démonstration de la «mort cérébrale» de l’OTAN.

La Turquie, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, avait répliqué en ces termes : «Par le soutien qu’elle apporte depuis des années aux acteurs illégitimes, la France a une part de responsabilité importante dans la descente de la Libye dans le chaos. De ce point de vue, c’est en réalité la France qui joue un jeu dangereux.» Et d’ajouter : «Si monsieur Macron faisait marcher sa mémoire et déployait son bon sens, il se souviendrait que les difficultés que traverse la Libye actuellement sont dues aux attaques du putschiste Haftar qu’il soutient.» 

«La France ne soutient pas le maréchal Haftar», assure Macron

Emmanuel Macron a justement déclaré, ce 29 juin, «vouloir tordre le coup à une fausse idée : la France ne soutient pas le maréchal Haftar» mais œuvre plutôt à une solution de paix «durable». La Turquie est devenue le principal soutien international du gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli reconnu par l’ONU, qui a repris début juin le contrôle de l’ensemble du nord-ouest de la Libye en faisant reculer les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays.