Covid-19 : Félicitations à nos chercheurs tunisiens

Félicitations à nos chercheurs biologistes et bioinformaticiens , réunis en consortium, pour suivre l’évolution génétique des souches du coronavirus, circulantes en Tunisie. Les équipes du CBS à Sfax, le laboratoire de recherche LR99ES27 à Monastir, l’équipe de Charles.N et celle de Pasteur– Tunis, qui ont séquencé récemment 54 souches et 7 souches durant la première vague. Une étude de corrélations entre profil génétique et impact clinique est en cours. Aucune de ces souches ne présente le profil de la souche Britannique ni celle de l’Afrique du Sud, d’après le Dr Nabil Abid (membre de l’équipe de recherche du projet Covid-19, piloté par le Pr Ahmed Rebai , photo ci-haut ).Par ailleurs d’autres types de mutations ont été notées et qui sont sous investigation pour vérifier leur impact sur la virulence et le pouvoir pathogène des souches correspondantes .

Rappelons que les mutations chez les virus à ARN, comme le cas du Coronavirus, sont des événements normaux qui interviennent au cours de la réplication du génome intracellulaire. Leur suivi est très conseillé pour surveiller l’émergence des variants qui peuvent être dotés de pouvoirs épidémiologiques particuliers, comme celui décrit chez la variante Britannique. Cette dernière se caractérise par un pouvoir replicatif très important lui confiant une grande transmission inter-humaine.

En plus de la détection du virus (présence ou absence), il est indispensable de faire le séquençage pour contrôler l’évolution génétique des souches circulantes surtout quand il s’agit d’une situation épidémiologique comme celle qu’on vit actuellement.

C’est là où on se rend compte de la valeur de la recherche scientifique et de l’apport fort intéressant de nos docteurs dont nombreux sont au chômage surtout dans le domaine de la biologie.

Le séquençage, l’alignement des séquences et la phylogénie sont des technologies qui ne sont pas à la portée de tous.

– Soutenons ces équipes pour assurer le transfert de la nouvelle technologie.-
– Promouvoir les doctorales dans les domaines porteuses.
– Revoir notre stratégie nationale de la recherche scientifique c’est notre salut.
-Sauvons ce qu’il nous reste de nos compétences, après l’importante migration des cerveaux.

Professeur Mahjoub Aouni