Libye : Khalifa Haftar perd des dizaines de soldats sur la base de Brak al-Shati

khalifa haftar libyeAu moins 141 personnes, dont la plupart des soldats loyaux au maréchal Khalifa Haftar chef d’Etat major de l’armée nationale libyenne ( ANL ), ont été tués jeudi dans une attaque menée par des groupes rivaux contre une base militaire dans le sud libyen, a annoncé vendredi soir un porte-parole des forces pro-Haftar.
Parmi les victimes figurent aussi des civils qui travaillaient sur la base de Brak al-Shati ou qui se trouvaient aux alentours, a précisé Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l’ANL,qui a fait état d’exécutions sommaires.

« Les soldats tués revenaient d’un défilé militaire dans l’est de la Libye. La plupart d’entre eux n’étaient pas armés. Ils ont été exécutés » a précisé al-Mesmari

L’émissaire de l’ONU en Libye, Martin Kobler, avait dénoncé plus tôt dans la journée de vendredi l’attaque, qui aurait fait «un nombre important de morts».

« Je suis indigné par les informations sur le nombre important de morts, y compris des civils, et les rapports selon lesquels des exécutions sommaires auraient pu avoir lieu », a réagi l’émissaire de l’Onu en Libye, Martin Kobler.

Selon des sources militaires, c’est la 3e Force, un puissant groupe armé de la ville de Misrata, officieusement loyal au gouvernement d’union nationale (GNA), qui a mené l’attaque.

«Je suis indigné par des informations sur un nombre important de morts, y compris des civils, et des rapports selon lesquels des exécutions sommaires auraient pu avoir lieu», avait indiqué Martin Kobler dans un communiqué, sans donner de précisions sur le nombre des victimes.

«Dégoûté par l’attaque contre Brak al-Shati et les rapports sur des exécutions de masse. Les auteurs doivent être traduits en justice», a écrit de son côté l’ambassadeur britannique en Libye Peter Millett sur son compte Twitter.

Plusieurs attaques depuis deux mois

Homme fort de l’est libyen, le maréchal Haftar est appuyé par le Parlement élu et reconnu par la communauté internationale basé à Tobrouk (est), hostile comme lui au GNA issu d’un accord interlibyen signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU. Une récente rencontre à Abou Dhabi entre le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, et le maréchal Haftar, a permis un timide rapprochement entre les deux hommes qui ont convenu d’arrêter l’escalade militaire dans le Sud.

Depuis le début du mois d’avril, les forces loyales à Haftar ont mené plusieurs attaques contre la base aérienne de Tamenhant contrôlée par la 3e Force. Cette base située près de la ville de Sebha, à plus de 600 km au sud de Tripoli, est convoitée pour sa position stratégique. Mais après sa rencontre avec M. Sarraj, M. Haftar a suspendu son offensive dans le sud.

Aguila Saleh, le président du parlement élu, a condamné «l’attaque terroriste perpétrée par les milices de la 3ème Force et par ses alliés […] contre la base aérienne de Brak al-Shati», faisant état d’un «nombre de martyrs parmi les forces armées». Il a dénoncé «une violation grave de l’accord de trêve conclu à Abou Dhabi» entre M. Sarraj et le maréchal Haftar.

M. Saleh a indiqué avoir donné ses directives aux forces armées afin qu’elles prennent les mesures nécessaires pour riposter à cette offensive et à défendre le Sud et «le nettoyer de toutes les milices hors-la-loi»

Avec agences