L’administration Trump a ordonné une «campagne d’annihilation» des djihadistes en Irak et Syrie, et entend limiter au maximum le nombre de combattants étrangers rentrant au pays, a rapporté le Pentagone.
La Maison Blanche a décidé de lancer une «campagne d’annihilation» des djihadistes de la zone de guerre irako-syrienne. Cela signifie notamment que les forces de la coalition «encerclent» désormais les positions du groupe Etat islamique (EI ou Daech) avant de les attaquer, pour que les djihadistes ne puissent pas fuir et se regrouper ailleurs, a expliqué le secrétaire à la Défense James Mattis lors d’une conférence de presse au Pentagone, le 19 mai.
«En résumé, notre intention est que les combattants étrangers ne s’échappent pas», a déclaré le patron du Pentagone. «Les combattants étrangers sont une menace stratégique s’ils reviennent à Tunis, à Kuala Lumpur, à Paris, à Detroit ou ailleurs», a-t-il souligné.
Initiative trumpienne
Cette décision tactique d’encercler avant d’attaquer est l’une des deux initiatives prises par Donald Trump après avoir reçu fin février du Pentagone un plan d’accélération de la campagne contre Daech, a fait savoir le secrétaire à la Défense.
Selon James Mattis, l’autre décision du président Trump a été de déléguer beaucoup plus les décisions sur ce sujet aux chefs militaires commandant les opérations, pour raccourcir les délais de décision.
L’administration Obama était accusée par une partie de l’armée de faire du «micro-management» des opérations militaires, exerçant un contrôle sur des décisions opérationnelles que les militaires estimaient être de leur ressort.
La coalition contre le groupe terroriste Daech a montré récemment qu’elle n’hésitait pas à tirer sur des djihadistes en fuite. La semaine dernière, elle a ainsi bombardé des combattants de Daech qui venaient de remettre la ville et le barrage de Tabqa aux rebelles soutenus par la coalition menée par les Etats-Unis des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Ces djihadistes avaient obtenu des FDS de pouvoir s’enfuir après avoir remis leurs armes lourdes et démantelé leurs pièges explosifs. Mais la coalition internationale a bombardé ceux qui n’avaient pas pris la précaution de s’entourer de civils dans leur fuite. «[Ils] n’avaient pas noué d’accord avec nous [mais seulement avec les FDS]», avait alors justifié un porte-parole de la coalition.
Frappes contre un convoi de l’armée syrienne
La coalition menée par Washington a en outre fait parler d’elle, ces derniers jours, en frappant des milices syriennes pro-gouvernementales. Un acte «absolument inacceptable et viol[ant] la souveraineté de la Syrie», avait dénoncé, le 19 mai, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, cité par l’agence de presse russe RIA Novosti.