Zied Krichène est complètement déconnecté de la réalité

Zied Krichène est complètement déconnecté de la réalité et vit en théorie. Inspiré depuis longtemps par le libéralisme économique le plus radical, il vient de déclarer que les taxistes devraient pouvoir fixer les tarifs des courses à leur guise. En d’autres termes, la loi de l’offre et de la demande se chargera de régulariser le marché : « Si les Tunisiens estiment que les tarifs pratiqués par les chauffeurs de taxi sont excessifs, ils prendront les transports publics et les taxistes seront contraints de réviser leurs tarifs » a-t-il dit sans la moindre vergogne.

Il ne sait pas que les Tunisiens non motorisés seraient capables de contracter un crédit auprès d’une banque pour échapper à l’enfer des transports en commun qui sont un véritable fléau pour le pays. Quand je dis « enfer », je n’exagère pas. La fréquence des transports en commun sur les lignes de transport est quasi-nulle (on peut poireauter pendant plus d’une heure dans une station de bus), les véhicules de transport sont toujours pleins à craquer, nos bus et métros sont des endroits où les gens sont entassés les uns sur les autres comme des sardines dans une boîte… Bref, une véritable catastrophe ! Qui plus est, les compagnies privées de bus et le tramway, plus communément appelé « métro » en Tunisie, ne desservent pas tous les quartiers et localités.

Ainsi, le fait de prétendre que les Tunisiens prendront le métro et les transports en commun, si les tarifs des chauffeurs de taxis deviennent exorbitants est tout bonnement indécent, pour ne pas dire scandaleux. Le pire, c’est que ceux qui étaient présents sur le plateau de l’émission acquiesçaient à aux âneries de Zied Krichène, à commencer par l’anarcho-libertaire Haythem El Mekki qui, visiblement, commence à s’embourgeoiser.

Une hausse vertigineuse des tarifs des taxis favorisera l’émergence de la pratique des transports au noir ; ou plutôt, elle la généralisera car elle existe déjà (errass b’dinar), mais n’a pas encore pris des proportions inquiétantes.

Pierrot LeFou