Manifestation de colère à Sousse pour exiger le renvoi de déchets venus illégalement d’Italie

Des dizaines de militants ont manifesté dimanche à Sousse, ville portuaire située dans l’est de la Tunisie, pour exiger le renvoi de 282 conteneurs de déchets ménagers importés illégalement d’Italie par une entreprise tunisienne.

Le scandale des déchets illégalement importés d’Italie​ secoue toujours la Tunisie​. Une manifestation a eu lieu à Sousse pour réclamer le renvoi de centaines de conteneurs de déchets ménagers importés sans autorisation par une entreprise tunisienne.

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche 28 mars dans la ville de Sousse pour exiger le renvoi de 282 conteneurs de déchets ménagers importés illégalement d’Italie par une entreprise tunisienne.

Au cours de l’été 2020, les douanes avaient découvert ces déchets ménagers, dont l’exportation est interdite par les législation tunisienne et internationales. Selon la société importatrice, ces déchets sont au contraire listés comme «non dangereux» par l’administration tunisienne. Cité par l’AFP, Jabeur Ghnimi, porte-parole du tribunal de première instance de Sousse, a annoncé le 25 mars que les autorités italiennes avaient pourtant ordonné à la société exportatrice de récupérer ses conteneurs dans un délai de 90 jours à compter du 9 décembre 2020.

Cette affaire représente un « crime contre le peuple tunisien », a déclaré Majdi ben Ghazala, membre du conseil municipal de Sousse.

« Nous demandons aux autorités (tunisiennes) de montrer plus de détermination » pour que ces déchets soient renvoyés, a-t-il ajouté.

Selon Hamdi ben Saleh, un manifestant, un autre rassemblement est prévu jeudi prochain devant l’ambassade de l’Italie à Tunis.

Sur la chaîne russe RT France, Abdelmadjid Dammar, président de l’association Tunisie Ecologie, a déploré le blocage de cette affaire : «Il faut qu’on pousse les autorités internationales et nationales à se débarrasser de ces ordures qui doivent retourner en Italie. Il y a des conventions internationales […], africaines, il y a des statuts à respecter», a-t-il rappelé.

Au total, 26 personnes sont poursuivies dans cette affaire. Parmi eux, figure l’ancien ministre de l’Environnement, Mustapha Aroui, qui a été arrêté. Alors que huit personnes sont en prison, le gérant de la société importatrice est toujours en fuite.