La Tunisie est malade de sa gouvernance et de ses gouvernants !

Le pays est malade de sa gouvernance et de ses gouvernants !

1- L’ARP : c’est tout sauf un parlement ! Ni le niveau moral ni intellectuel de nombreux députés ne leur permet d’assurer cette fonction législative. Chiffre très marquant : 75% des répondants à la dernière enquête de satisfaction ne sont pas satisfaits du tout des prestations de l’ARP et des députés ! Mais ce chiffre alarmant semble être passé « au-dessus de la tête » de cette majorité de nos chers députés, autistes à tout changement ! L’ARP dominée par la troïka ennahdha-karama-QT est beaucoup plus préoccupée par la destruction du pays et la préservation des intérêts occultes et mafieux que par l’intérêt du peuple et de l’Etat. Heureusement que le PDL et quelques autres députés font de la résistance !

2- Le gouvernement : ce qui est marrant, c’est que les médias continuent à le qualifier de « gouvernement de compétences indépendantes » ! C’est l’un des gouvernements les plus incompétents, et en matière d’indépendance, faut-il rappeler qu’il doit son investiture à cette nouvelle troïka?! La gestion catastrophique des priorités socio-économiques en est le meilleur indicateur. Mais la plus grande débâcle nous est venue du Kamour. Cette débâcle que le chef du gouvernement a tenu à maquiller en success story a révélé ses limites : comment accepter de négocier avec des bandits hors-la loi, même si leurs revendications à l’emploi et au développement régional sont tout à fait légitimes ? Le résultat est que la souveraineté de l’Etat, ou ce qui en reste, s’est effritée, en témoignent les mouvements qui se sont déclenchés et les différentes vannes bloquées, dans une inertie gouvernementale choquante. Est-ce la balkanisation de la Tunisie ?!

3- Le président de la république : sa prestation, ses sorties nationales et internationales et ses « discours » anachroniques laissent croire que le poste est plutôt vacant, comme l’affirment certains ! Le président est tout simplement aux abonnés absents ! Son dernier voyage au Qatar en est la meilleure preuve !

Mais où sont les médias dans tout ça ? Quand on sait que 80% au moins des invités des plateaux, toutes émissions et chaînes confondues sont ces mêmes politiciens ratés, on comprend le rôle conscient ou inconscient de ces médias dans l’aggravation de cette crise ! Où sont nos compétences scientifiques, culturelles, éducatives, sportives, universitaires et autres ? Marginalisées !!! Et pourtant elles brillent à l’étranger !

Comment alors, avec cette crise de gouvernance, voulez-vous que le pays se porte bien et que le tunisien continue à respirer, espérer et aspirer ? Il est évident que le régime politique d’après 14 janvier est le pire des choix. Alors, ou le président a le courage d’œuvrer par voie constitutionnelle à déclencher sa modification (et c’est l’une de ses promesses électorales) ou c’est le peuple qui le fera par un mouvement « Rahil 2 » dès que la situation épidémiologique du COVID le permette.

Adel Ben Amor

Illustration : blocage des usines et des routes et pénurie des bombonnes de gaz