Jeunesse Tunisienne : les raisons d’une tragédie

Plus de 42 % des Tunisiens ont moins de 25 ans avec un taux d’alphabétisation de plus 97 % , mais le chômage chez cette catégorie atteint les 31 % . ( Source PNUD ) .
Il ne faut pas être sorcier pour savoir que l’avenir appartient aux jeunes , c’est dans l’ordre naturel des choses .
Seulement cette frange de la société est sous représentée, elle est quasi absente des cercles du pouvoir.

Mais , quelles sont les raisons qui attardent la prise en mains par les jeunes de leur destin ?? Je vais livrer ici ma propre réflexion.

1 – Le taux d’insertion des jeunes dans les partis politiques demeure faible. Il y’a un désintérêt évident envers  » le politique « . Cela s’explique sans doute par la longue accaparattion des régimes anciens de la gestion des affaires publiques avec l’exclusion systématique de la société en général et les jeunes en particulier . Or , l’intérêt pour la chose publique est une culture que les sociétés se transmettent de génération à génération.

2 – L’offre politique est éparse et très inconsistante. Cela n’est pas de nature à susciter l’intérêt des jeunes . La plupart d’entre-eux ne se reconnaissent dans aucun parti sur place puisque nos politiciens n’ont pas opéré une mise à jour de leurs discours , de leurs programmes -pour peu qu’ils en aient un – et de leurs moyens d’action .

3 – La bipolarisation ( Islamistes / modernistes ) déplace le noeud des problèmes qui devraient plutôt être appréhendés sous un prisme plus intéressant à savoir ( libéraux / sociaux ) . L’actuel clivage ( Islamistes / autres ) emprisonne les jeunes dans un schéma idenditaire qu’ils n’aiment peut-être pas reproduire et qu’ils voudraient dépasser.

4- Le chômage dresse un mur qui empêche les jeunes de voir au-delà des défis quotidiens qu’imposent leurs besoins immédiats ( nourriture, vêtements, logements ) . Un taux de 31 % représente en fait plus du double de la moyenne nationale de chômage, ce qui nourrit le désintérêt et le rejet de la question politique.

Les crises actuelles ne sont évidemment pas de nature à faciliter l’insertion de la jeunesse, la ( Har9a )  » migration clandestine  » a donc de beaux jours devant elle .

Ben Ahmed Sobhi

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