Je viens de suivre l’audience accordée par le Président de la République à M. Ferid Belhaj Vice-président de la Banque mondiale ( voir vidéo ci-bas ) .
Au lieu de tracer une vision pour le pays et d’exposer les grandes lignes des plans de réformes et de relance aux niveaux économiques et financiers, le Président de la République est parti dans une envolée lyrique pour commencer d’abord par relater l’histoire de la Banque Mondiale en Tunisie (ça sert à quoi?!) et à répéter les mêmes inepties concernant les milliards de milliards de crédits volés!? Ce à quoi le Vice-président de la Banque Mondiale a répliqué en expliquant avec courtoisie que les crédits octroyés par les instances financières internationales, notamment la Banque Mondiale, sont traçables et suivis, et que c’est difficile qu’ils soient détournés auprès d’un parti politique ou une famille ou une personne !? C’est sans compter sur les idées fixes et l’obstination du Président de la République qui a quand même informé le Vice-président de la Banque Mondiale qu’il compte bien procéder à un full audit des crédits accordés?! Autrement dit, on n’a pas confiance en vous et malgré vos systèmes de traçabilité on pense que les crédits ont été détournés?!
Comment voulez-vous rassurer les institutions financières internationales avec des discours et des comportements pareils?! C’est quoi ces méthodes contre-productives et incompatibles avec les intérêts de la Tunisie !?
Cher Président de la République, les milliards de milliards de crédits sont partis dans les dépenses publiques faramineuses et disproportionnées par rapport aux recettes budgétaires, ils sont partis dans les déficits et dans les pertes essuyées par les entreprises publiques, ils sont partis dans les transferts de cash aux pauvres citoyens dont le nombre ne cesse d’augmenter avec l’incompétence et la mauvaise gouvernance, ils sont partis dans le financement des achats de vaccins et des médicaments à un État en faillite qui ne trouve plus assez de fonds propres pour subvenir aux besoins élémentaires de ses citoyens, ils sont partis dans les intérêts financiers et bancaires des services de la dette, dans les frais de fonctionnement et dans le ventre d’un État lourd, encombrant, superflu et inefficace !
Arrêtez avec votre démagogie démogagie, arrêtez de faire encore perdre du temps précieux au pays et attelez-vous avec votre gouvernement à réaliser les réformes nécessaires et à opérer les transformations utiles pour la Tunisie! Des transformations profondes en phase avec les évolutions économiques mondiales et en adéquation avec un cap, une vision, des stratégies et un plan d’action clair et net!
Moez Joudi