Je pense que la démission de Rachida Ennaïfer ne saurait tarder. Depuis la campagne présidentielle de Kaïs Saïed, elle sert de caution aux islamo-identitaires qui gravitent autour de l’autiste de Carthage et qui veulent à présent s’aligner sur la position turco-qatarienne. Le profil de Rachida Ennaïfer plaît à certains manipulateurs car il est propre à rassurer l’élite traditionnelle et les gens qui éprouvent une profonde aversion pour l’islam politique. En effet, la dame en question est universitaire, elle est issue de la vieille bourgeoisie tunisoise (beldiya), elle est francophone et les plus politisés des Tunisiens l’ont connue à travers son engagement pour la liberté de presse.
Cependant, Rachida Ennaïfer se rend compte que son honnête collègue de la faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis ne ressemble pas beaucoup à l’image qu’elle s’est faite de lui. Kaïs Saïed est certainement un homme intègre, mais n’a pas l’étoffe d’un président. Qui plus est, il s’abandonne pieds et poings liés, sans beaucoup de résistance, voire avec une certaine complaisance, aux islamo-conservateurs pro-Erdogan. Elle est en train de prendre conscience que le changement dont elle rêve ne viendra pas de lui.
C’est toujours comme ça avec les simplets qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. C’est facile de leur faire prendre des vessies pour des lanternes et ils ne se rendent compte du péril qu’ils encourent qu’une fois le fion bien farci. J’espère que madame Ennaïfer n’a pas l’intention de se complaire éternellement dans le rôle de l’« idiote utile ». Une chose est sûre, elle s’égare prodigieusement depuis quelque temps et se décrédibilise de façon stupéfiante. Wake up, Rachida ! Les Betbaïeb et cie sont les nouveaux maîtres de Carthage.
Pierrot LeFou