L’Algérie rejette toutes ingérences étrangères dans ses affaires intérieures

Le gouvernement algérien a réagi à l’appel de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann pour organiser un débat au Parlement européen sur la situation politique en Algérie, affirmant que les relations stratégiques entre Alger et l’UE ne sauraient être remises en cause par «de simples parlementaires qui se caractérisent par une myopie».

Le chef de l’Etat algérien, Abdelkader Bensalah, a réitéré, mardi lors du Conseil des ministres, que « le rejet de l’ingérence étrangère est un principe ancré dans la culture politique de l’Algérie, peuple et institutions », affirmant que « toute velléité dans ce sens est vouée à l’échec ».

« Je voudrais, à partir de cette tribune, réitérer que l’Algérie demeure profondément attachée à son rejet de principe de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, quelles que soient les parties qui pourraient en être l’instigateur et quelles qu’en soient leurs intentions, déguisées souvent, pour ne pas dire toujours, sous le couvert des droits de l’Homme, diaboliquement politisés dans la plus part du temps », a déclaré M. Bensalah à l’ouverture de la réunion du Conseil des ministre, qu’il a présidé mardi à Alger.

« Que tout un chacun comprenne que le rejet de l’ingérence étrangère est un principe ancré dans la culture politique de l’Algérie, peuple et institutions, et que toute velléité dans ce sens est vouée à l’échec », a-t-il souligné.

Et d’ajouter: « par conséquent, il est attendu de nos partenaires de faire montre de respect à l’égard de l’Algérie et de ses institutions, car c’est au peuple algérien, et à lui seul, que revient le choix -en toute souveraineté et avec toutes les garanties de transparence- du candidat auquel il souhaite donner la légitimité nécessaire pour la conduite du pays durant l’étape à venir ».

Il a précisé, à ce propos, que le moyen d’y parvenir sera « la volonté populaire exprimée à travers les urnes, vers lesquelles notre peuple s’apprête à aller massivement dans les jours à venir, uni et unifié, en faveur d’une Algérie tournée vers un avenir, que construiront ses filles et

ses fils avec l’accompagnement de l’Armée populaire nationale (APN), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) sous la conduite de son Commandement clairvoyant ».

« Une Armée qui a veillé à la protection de la patrie, puisant ses sacrifices dans sa loyauté aux valeureux Chouhada et Moudjahidine, et qui est attachée à la satisfaction des revendications légitimes du peuple algérien et de son droit à l’édification d’un Etat démocratique et moderne. Un Etat fort de son passé et de ses potentialités, et serein quant à l’avenir de ses générations montantes, conscientes des missions et responsabilités qui les attendent dans une Algérie conduite par des compétences nationales crédibles », a-t-il ajouté.

Bensalah a tenu, à cette occasion, à louer « les efforts énormes » et « le travail intense » fournis par les corps de sécurité en coordination avec les institutions de l’Etat pour garantir le bon déroulement de l’opération électorale afin de permettre aux candidats de présenter leurs programmes aux citoyens à travers l’ensemble du territoire national.

Débat au parlement européen sur la situation en Algérie 

Le Parlement européen devrait organiser ce jeudi 28 novembre un débat sur l’Algérie qui sera sanctionné par le vote «d’une résolution d’urgence», à l’appel de l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann. Ainsi, le ministre algérien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassen Rabehi, a officiellement réagi lundi 25 novembre à l’idée d’organiser ce débat en affirmant que les autorités et le peuple algériens refusaient catégoriquement toute «interférence dans leurs affaires intérieures», rapporte l’Algérie Presse Service (APS).

«Il est admis dans l’esprit de l’Union européenne ainsi que de tous nos partenaires étrangers que l’Algérie s’attache au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, tout comme elle n’admet pas, en tant qu’institutions et peuple, qu’il puisse y avoir une interférence dans ses affaires intérieures», a déclaré le responsable dans un entretien avec l’APS.

«De simples parlementaires qui se caractérisent par une myopie»

L’Algérie et l’Union européenne sont tenues par un accord d’association qui est entré en vigueur en 2005. Un autre accord de libre-échange entre les deux partenaires sera mis en application à partir de 2020.
Ainsi, partant de ce constat, M.Rabehi a affirmé qu’il souhaitait «tout d’abord, relever le fait que les relations de l’Algérie avec l’UE sont des relations stratégiques très importantes qui couvrent tous les secteurs d’activités». «Autant l’UE que l’Algérie, tous sont conscients de ce caractère stratégique et ne permettraient pas à qui que ce soit de remettre en cause cette qualification par de simples parlementaires qui se caractérisent par une myopie et qui ne mesurent pas l’importance de ces relations», a-t-il précisé.

En conclusion, Hassen Rabehi a indiqué que «l’UE et l’Algérie, de par le nombre d’accords qui ont été signés ainsi que les interactions fructueuses qu’il y a eu jusqu’à présent, renforcent la confiance en l’avenir de ces relations, auxquelles les deux parties accordent une importance stratégique».

Source : APS