Espace : La Chine lance deux satellites de détection d’ondes gravitationnelles

La Chine a envoyé dans l’espace jeudi matin deux satellites pour la détection d’ondes gravitationnelles depuis le Centre de lancement de satellites de Xichang, dans la province du Sichuan.

Les deux satellites, qui composent la mission GECAM (Gravitational Wave High-energy Electromagnetic Counterpart All-sky Monitor), ont été lancés à 4h14 (heure de Pékin) par une fusée porteuse Longue Marche-11, selon le centre.

Le lancement de jeudi était la 355e mission de la série des fusées Longue Marche.

La mission GECAM se consacrera à la détection des phénomènes cosmiques de haute énergie, tels que les sursauts de rayons gamma des ondes gravitationnelles, les rayonnements à haute énergie des sursauts radio rapides, les sursauts de rayons gamma spéciaux et les éruptions de magnétars, ainsi qu’à l’étude des étoiles à neutrons, des trous noirs et d’autres objets compacts et de leurs processus de fusion.

En outre, les satellites détecteront des phénomènes de radiations de haute énergie dans l’espace, tels que les éruptions solaires, les éclairs gamma de la Terre et les rayons électroniques de la Terre, fournissant des données d’observation pour les scientifiques.

Le projet GECAM est mené par l’Académie des sciences de Chine. La fusée Longue Marche-11 est développée par la China Aerospace Science and Technology Corporation.

Le programme 

L’Académie des Sciences de Chine (ASC) avait annoncé il y’a deux ans  le lancement de quatre nouveaux satellites scientifiques à partir de 2020. Ces projets de la phase 2 du programme spatial chinois, doté d’un budget de quelque 600 millions de dollars américains, examineront des domaines tels que la physique solaire et la recherche de signaux électromagnétiques associés aux ondes gravitationnelles. Rappelons que la première phase du programme de sciences spatiales chinois, qui a débuté il y a une dizaine d’années seulement, a donné lieu à quatre missions, dont une consacrée à l’astronomie par rayons X.

Deux de ces satellites seront mis en orbite sur les côtés opposés de la Terre. Leur mission sera d’observer le ciel entier pour y détecter des rayons gamma émanant d’événements qui génèrent des ondes gravitationnelles. Cette mission sera sous la responsabilité du Gravitational Wave High-energy Electromagnetic Counterpart All-sky Monitor (GECAM).

Jusqu’à présent, les rayons gamma et d’autres signaux électromagnétiques ont été détectés uniquement à partir d’une source d’ondes gravitationnelles, une fusion d’étoiles à neutrons, mais ils ont fourni une mine de détails sur cet événement énigmatique. Les astrophysiciens discutent encore à savoir si les fusions de trous noirs, l’autre source confirmée d’ondes gravitationnelles, produisent également des émissions électromagnétiques. L’équipe de GECAM estime pouvoir obtenir des confirmations dans un sens ou dans l’autre.

La seconde mission de phase 2, intitulée Einstein Probe (EP), examinera le ciel à la recherche de rayons X à basse énergie associés à des phénomènes violents tels que les sursauts gamma et les collisions de trous noirs. Au dire de Ik Siong Heng, astrophysicien à l’Université de Glasgow au Royaume-Uni, ces deux missions permettront de mieux comprendre l’astrophysique des rayons gamma.

C’est dans le cadre de cette phase 2 que le gouvernement chinois a donné le feu vert à la création de l’Advanced Spacebased Solar Observatory – ASO-S. Comme l’explique Gan Weiqun, physicien solaire à l’Observatoire Purple Mountain de l’ASC, à Nanjing : « L’ASO-S sera le premier observatoire spatial à surveiller le champ magnétique du soleil tout en surveillant les éruptions solaires et les explosions titanesques connues sous le nom d’éjections de masses coronales. Les observations simultanées pourraient donner des indices sur la façon dont ces éruptions sont déclenchées ».

Sous le nom de Solar Wind Magnetosphere Ionosphere Link Explorer (SMILE), une autre mission de la phase 2, qui sera réalisée conjointement avec l’Agence spatiale européenne, aura pour objectif de mettre au point une nouvelle technique d’imagerie de la magnétosphère terrestre. Récemment, les scientifiques ont compris que les collisions entre les particules du vent solaire et les particules parasites de l’atmosphère terrestre produisent des rayons X de faible énergie qui éclairent la magnétosphère. En observant ces rayons X, la mission SMILE vise à mieux comprendre son comportement dynamique.

Sources : Xinhua et agences